Ma question s’adressait à M. le ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, mais je comprends très bien, monsieur Vallini, l’absence de nos ministres.
Je voudrais évoquer la situation de la maison de l’emploi « Loiret Est ». Elle est née d’une volonté politique et constructive en 2007, avec l’appui du préfet de région, et regroupe deux bassins d’emploi, celui de Montargis et celui de Gien, soit 180 000 habitants. Elle enregistre le taux de chômage le plus élevé de la région Centre-Val-de-Loire, puisqu’il atteint aujourd’hui 13,2 %.
Notre volonté était, conformément au dispositif des maisons de l’emploi, de coordonner tous les acteurs de l’emploi et de favoriser la coopération avec les élus locaux comme avec les entreprises.
Notre bilan prouve l’efficacité de cette structure. Nous avons anticipé les mutations économiques et participé à la gestion territoriale des emplois et des compétences – GTEC. Nous avons anticipé les besoins de formation en déplaçant des organismes sur le plan local. Cela a permis, par exemple, l’ouverture d’une section de BTS « maintenance industrielle », une formation d’aide-soignante pour les hôpitaux locaux, l’anticipation des besoins en recrutement pour le grand carénage de la centrale nucléaire de Dampierre, comme cela était prévu par EDF, et nous avons favorisé l’emploi des publics difficiles en insérant des clauses d’insertion dans tous les marchés publics. Ainsi, en quatre ans, sommes-nous passés de trois à trente donneurs d’ordre et de 5 000 à 40 000 heures de travail pour les publics en difficulté.
Monsieur le secrétaire d’État, les collectivités locales ont abondé leurs financements année après année, en particulier la communauté d’agglomération de Montargis et la communauté de communes de Gien.
Or la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi nous annonce une baisse de la part de l’État, pourtant initiateur du projet, de 28 % en 2013 et de 37,1 % en 2014. Et les crédits doivent encore baisser en 2015.
Le budget global a pourtant été maîtrisé, autour de 150 000 euros par an, ce qui est très modéré, voire faible, en comparaison de toutes les autres maisons de l’emploi de la région et même au-delà.
Cette réduction des crédits signe l’arrêt de cette maison de l’emploi et va conduire à sa dissolution dans les semaines qui viennent. En tant que président, j’ai demandé la dissolution, dès lors qu’il n’y a plus de financements pour abonder ceux des collectivités. La maison de l’emploi du Sancerrois, dans le Cher, a également été dissoute il y a un an.
Monsieur le secrétaire d’État, il ne peut y avoir de volonté politique en matière de lutte contre le chômage qu’avec le soutien de l’État, en coopération avec les élus locaux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quel sera l’avenir des autres maisons de l’emploi ?