Notre délégation, dont la mission est de veiller à ce que les textes favorisent l'égalité entre les femmes et les hommes dans la société, souhaite s'emparer du sujet du numérique.
Nous avons déjà auditionné deux collègues, Laure de La Raudière et Corinne Erhel, qui ont produit un rapport sur l'avenir du numérique en France. Le numérique peut jouer un rôle très positif ou très négatif pour les femmes. C'est une formidable opportunité pour les femmes en ce sens qu'il est une source d'emplois prometteurs où elles peuvent espérer une égalité de rémunération avec leurs collègues masculins. C'est aussi une menace pour celles, très nombreuses, qui travaillent dans les métiers de l'intermédiation et de l'accueil où l'humain laisse progressivement la place à la machine – dans les banques, à La Poste, etc. Dans ce paysage, vous vous situez sur le versant des opportunités.
Notre invitation ne répond pas à une actualité immédiate. Toutefois, le Premier ministre va s'exprimer prochainement sur la stratégie numérique de la France, et Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du Numérique, va présenter un projet de loi d'ici à la fin de l'année.
Sans être totalement arc-boutée sur la francisation des termes, je me permets d'ouvrir une petite parenthèse concernant les noms de vos associations respectives. Je viens d'effectuer un séminaire avec mes collègues québécois et je peux vous dire qu'ils sont absolument sidérés par notre faiblesse de réaction face à l'anglicisation extrême de notre vocabulaire : ils n'en reviennent pas ! Pour avoir visité quelques sites lors de la préparation de votre audition, je peux vous assurer que, par moments, on décroche complètement. Nous pouvons en plaisanter mais, pour éviter une fracture numérique dans notre société, il faudrait franciser un peu le vocabulaire.
Marine Aubin, vous êtes coprésidente de Girlz in web, une association française fort intéressante qui multiplie les initiatives passionnantes visant à donner de la visibilité aux femmes sur internet. Quant à vous, Amira Lakhal, vous êtes membre du bureau de Duchess France – Women in tech, la branche française d'une association internationale, qui poursuit un peu les mêmes objectifs en prenant l'angle de la programmation.