Les questions que vous soulevez se posent aussi dans d'autres domaines. Nous avons travaillé sur la visibilité des femmes dans les médias, notamment dans les émissions ou journaux télévisés où, de manière classique, les experts sont des hommes tandis que les témoins sont des femmes. Quant au syndrome de l'imposteur, nous l'avons vérifié pour les candidatures à des postes qui requièrent une certaine technicité. Il semblerait que les hommes présentent leur candidature même lorsqu'ils n'ont que 50 % des compétences demandées alors que les femmes n'osent pas envoyer leur curriculum vitae (CV) si elles ne remplissent pas au moins 80 % à 90 % des conditions. Cette attitude témoigne d'un manque de confiance et d'affirmation de soi ; elle peut aussi être le signe d'une plus grande conscience professionnelle.
Il semblerait que, dans les années 1970, l'informatique attirait beaucoup de filles mais qu'elles se sont ensuite éclipsées au point de ne plus représenter que 5 % ou 10 % des techniciennes et ingénieures de ce domaine. Comment expliquez-vous ce recul ? Quels sont les freins qui empêchent les filles d'aller vers ces métiers ?