Intervention de Marine Aubin

Réunion du 9 juin 2015 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Marine Aubin, coprésidente de Girlz in web :

C'est extrêmement violent. Dans mon parcours personnel, j'ai eu des problèmes surtout avec des personnes de plus de quarante-cinq ans. Quand j'étais consultante en stratégie d'innovation, je travaillais pour de grands groupes où mes clients avaient souvent la cinquantaine. En tant que jeune femme, j'ai eu à surmonter un bon nombre de remarques incroyablement sexistes et à lutter pour me faire respecter. L'un de mes clients m'avait expliqué que, si les hommes et les femmes ne font pas les mêmes métiers, c'est parce qu'ils n'ont pas les mêmes gènes. N'ayant pas de temps à perdre, je n'avais pas prolongé la conversation.

Au fur et à mesure, j'ai appris à réagir avec humour mais ce n'est évident. Dans les nouvelles générations, j'ai l'impression que les hommes n'ont pas conscience de ce qu'ils racontent. Ils s'excusent vraiment quand on leur fait remarquer le sexisme de leurs propos, et il est assez rare que la réflexion soit profondément méchante.

Au lycée, les garçons de la filière S ne m'ont jamais paru particulièrement sexistes. Bizarrement, ils changent d'une année à l'autre. Notons que les écoles d'ingénieurs n'ont pas le monopole du sexisme – dans mon école de commerce, les filles ont eu droit d'emblée au concours de tee-shirts mouillés – mais les filières qui préparent à la communication ou au marketing accueillent plus facilement les femmes. Quoi qu'il en soit, toute une éducation reste à faire, en travaillant sur des mécanismes qui sont à la fois conscients et inconscients. Typiquement, le hall d'entrée de l'école 42 est décoré d'une très jolie peinture qui représente une femme nue.

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