Madame Faure, au nom du groupe UDI, je tiens à souligner la qualité de votre rapport, réalisé dans un temps très court.
En février dernier, dans le IIe arrondissement de Paris, la découverte d'un cimetière datant du Moyen-Âge, enseveli sous un supermarché, nous a rappelé de façon insolite que notre patrimoine, notre héritage culturel peut se nicher dans des lieux que nous fréquentons au quotidien. Nous ne le savons pas toujours, et pourtant il est bien présent.
Si le développement économique reste une priorité, il ne doit pas être réalisé au détriment du patrimoine archéologique qui reste la trace la plus tangible d'un passé souvent oublié. La recherche archéologique et l'entretien des lieux sont absolument essentiels pour conserver et promouvoir la mémoire commune qui est la nôtre. Votre rapport rappelle très justement que l'archéologie préventive est un véritable service public puisqu'elle permet de concilier recherches, conservation du patrimoine et aménagement du territoire.
À l'heure où ce secteur traverse de multiples crises – de ses acteurs, de sa gouvernance, mais aussi et surtout de son financement –, il est du rôle de l'État de redéfinir sa mission. Votre rapport fait état de l'inquiétude des professionnels quant au rôle grandissant des investisseurs et acteurs privés, ce nous pouvons parfaitement comprendre. Néanmoins, l'État est-il en mesure d'assumer à lui seul les coûts relatifs à une refondation ou un renouvellement de ce secteur ? La redevance d'archéologie préventive et le coût des fouilles ne permettent pas aux archéologues de travailler dans des conditions acceptables, situation qui met en péril notre patrimoine. Quelles solutions envisagez-vous pour stabiliser les financements de cette activité ?
Par ailleurs, je vous avoue être un peu sceptique quant à l'efficacité de vos recommandations visant à réguler la concurrence. Comme vous le soulignez, la présence d'opérateurs privés dans le domaine des fouilles d'archéologie préventive peut être un avantage pour l'archéologie dans son ensemble. Pour autant, la concurrence effrénée qu'ils imposent aux services des collectivités territoriales pourra-t-elle être régulée en les soumettant à un niveau d'exigence élevé tant sur le plan scientifique que sur celui de la gestion, comme vous le préconisez ? Rien n'est moins sûr. Envisagez-vous d'autres pistes ?