Félicitations, madame la rapporteure, de la qualité de votre travail.
Dans une interview accordée en 2009, le président de l'INRAP, M. Jean-Paul Demoule, déclarait que la plus grande cause de destruction du patrimoine archéologique était sans aucun doute l'agriculture. Or il n'existait à l'époque aucune législation sur le sujet, ni en France ni ailleurs. Les choses ont-elles évolué depuis ? Sinon, comment expliquez-vous qu'on ne se soit pas encore saisi du sujet ?
S'il s'agit de saluer la volonté de simplification du Gouvernement dans plusieurs aspects de la vie administrative et courante, certaines mesures annoncées ont suscité les inquiétudes des archéologues. Parmi les cinquante mesures de simplification présentées en octobre dernier, deux d'entre elles ont été particulièrement critiquées, notamment la numéro 14, qui encourage l'utilisation d'instruments électromagnétiques pour les diagnostics, au détriment d'une fouille mécanique et de l'essence même de l'archéologie. Cette mesure a-t-elle d'ores et déjà été suivie d'effets ? Sinon, ne faudrait-il pas revenir sur cette mesure au vu des inquiétudes légitimes exprimées par les archéologues ?
Enfin, aujourd'hui, c'est un fait, n'importe qui peut se croire archéologue, dès lors qu'il trouve un objet ancien dans son jardin. La presse locale relaie souvent des histoires de ce genre, encourageant les gens à jouer aux archéologues sans prendre les précautions adéquates pour la manipulation des objets, au risque de détruire des vestiges archéologiques parfois inestimables. Je souhaiterais donc attirer votre attention sur la nécessité de mieux sensibiliser les citoyens à l'importance et à la fragilité des trésors archéologiques qui nous entourent et qui ne sont pas toujours traités comme ils le devraient. L'INRAP remplit-il un rôle pédagogique suffisant en la matière ?