Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 28 novembre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Monsieur le Premier président, votre rapport est de qualité et il apporte un éclairage utile à la représentation nationale. Les LPM se suivent au gré des alternances mais le constat ne varie pas : leur application est toujours aussi incertaine et cela doit nous interpeller car les bonnes intentions affichées ne se concrétisent pas. En dépit de ces difficultés, nos armées ont maintenu leurs capacités opérationnelles, grâce à l'implication remarquable des femmes et des hommes, civils et militaires, qui composent nos forces.

Je mets en garde sur l'objectif de réduction des coûts. Si certaines orientations semblent intéressantes à court terme, il arrive souvent que leurs conséquences à moyen terme le soient beaucoup moins. Je pense notamment à la fonction d'habillement, pour laquelle la recherche du moindre coût peut poser problème. Il y a dans ma circonscription une entreprise qui, pour un écart de deux centimes dans la fourniture de pull-overs, s'est vue écartée d'un marché au profit d'une société qui n'emploie que deux salariés en France et sous-traite à l'étranger l'essentiel de sa production. Est-ce normal ? Une autre façon de régler le problème est de n'avoir aucun allotissement, compte tenu de la nature du tissu industriel français. Dans notre pays, aucune entreprise n'est capable de fournir 80 000 pulls par an et il me semble dangereux de ne pas en tenir compte.

Vous avez fort légitimement appelé notre attention sur le fait que l'écart entre les prévisions et les réalisations de la LPM tenait à ce que celle-ci s'appuyait à l'excès sur des prévisions de recettes exceptionnelles. Une large part de l'écart de 1,9 milliard constaté fin 2011 et du différentiel redouté de 5 milliards fin 2013 ne tient-elle pas à la problématique immobilière ? Pour l'exercice 2013, nous avons voté un budget prévoyant 600 millions de recettes exceptionnelles liées à la cession d'actifs immobiliers. Parallèlement, le Parlement a voté une loi visant à mobiliser du foncier public au profit du logement social, laquelle repose pour l'essentiel sur la cession gratuite d'emprises immobilières aux collectivités pour construire des programmes sociaux : est-ce cohérent ? La défense ne risque-t-elle pas d'en pâtir une fois de plus en se voyant contrainte de céder ses terrains au moindre coût ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion