Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 18 juin 2015 à 16h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Une motion que nous aurions souhaité voir adopter aujourd’hui, pour rejeter le projet de loi Macron, mais aussi pour permettre la mise en place d’un gouvernement qui oeuvre au changement promis en 2012, qui incarne une alternative à la politique de Sarkozy et qui mène la guerre contre la finance.

Je donne lecture du texte de notre motion de censure :

« Après avoir privé de vote les parlementaires en première lecture, le Gouvernement décide de passer une nouvelle fois en force sans même, cette fois-ci, laisser aux représentants du peuple la possibilité de s’exprimer dans l’hémicycle.

Nos concitoyens seront donc privés de la possibilité de s’emparer du débat public. Cette brutalité ne peut rester sans réponse. Il est temps que le Gouvernement accepte un débat de fond sur sa politique économique et sociale.

Le chômage atteint un niveau insupportable. Les inégalités ne cessent de se creuser, comme l’a souligné l’OCDE. La pauvreté, notamment celle qui frappe les enfants, nous alerte sur la dégradation continue des conditions de vie dans notre pays. Dans ce contexte, le Gouvernement doit faire en sorte que le Parlement joue pleinement son rôle d’assemblée délibérative pour répondre aux attentes de nos concitoyens.

Pour ces raisons, l’Assemblée nationale censure le Gouvernement en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution. ».

Tel est le texte de notre motion de censure.

Nous avons échoué aujourd’hui non pas parce qu’il n’existe pas d’alternative à gauche, mais parce que votre méthode de gouvernement l’empêche de s’exprimer.

D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle vous muselez notre Assemblée : vous craignez que l’alternative de gauche à votre politique n’éclate au grand jour. La vérité, c’est que ceux qui s’opposaient au détricotage de notre modèle social, ceux qui refusaient les atteintes au droit environnemental, ceux qui ne pouvaient se résoudre aux coups portés aux droits des salariés, étaient suffisamment nombreux pour empêcher le passage de ce texte.

Quelle majorité de gauche peut en effet se rassembler sur un texte qui accumule les mesures de régression sociale… ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion