Notre base d'investisseurs est en grande partie constituée d'investisseurs insensibles au niveau des taux : je pense aux grandes banques centrales disposant d'excédents de réserves à placer et cherchant à diversifier leurs placements afin de ne pas devenir dépendants d'une seule monnaie. Pour ma part, j'appelle systématiquement l'attention des investisseurs sur l'existence d'un « coussin de sécurité » constitué d'une épargne domestique abondante en France. Cette épargne est actuellement moins investie, en proportion, dans les titres d'État, qui ont subi un effet d'éviction – les banques centrales, insensibles au niveau des taux, ayant eu tendance à prendre leur place. Cela dit, à chaque fois que les taux remontent, on voit ressurgir des programmes d'achat – émis notamment par des assureurs français –, qui viennent réduire le rythme d'augmentation des taux. C'est un argument que j'utilise fréquemment pour convaincre les investisseurs.