Intervention de Christine Lazerges

Réunion du 12 juin 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Christine Lazerges :

Comment se fait-il, alors que la justice est proche du dépôt de bilan, comme nous en alertait déjà Robert Badinter il y a des années, que ne se manifeste aucune volonté politique de sortir de cette situation ?

Depuis la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes, les députés sont autorisés à pénétrer dans les prisons, mais, afin de parfaire leur connaissance du monde judiciaire, il ne leur est nullement demandé d'assister à une audience. Ils y découvriraient ce qu'ils ignorent et que décrit Pierre Joxe dans Soif de justice, la misère absolue des juridictions du handicap ou de la sécurité sociale, pourtant si importantes pour tant de nos concitoyens, ce qui n'empêche pas jusqu'aux magistrats membres de la Cour de cassation ou qui président d'autres juridictions de les juger de moindre envergure. C'est ainsi qu'au moment de son évaluation, un jeune magistrat affecté dans un tribunal de grande instance et qui avait décidé de consacrer une grande part de son temps à améliorer le fonctionnement de ces juridictions vouées aux plus pauvres s'est vu informer par son président que cette partie de son travail ne serait pas prise en compte dans sa notation. Pourquoi cette absence de volonté politique ?

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