Mes chers collègues, nous sommes heureux d'accueillir aujourd'hui Mme Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice, et Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, pour procéder à la discussion générale sur le projet de loi relatif au harcèlement sexuel. Nous entamerons demain, à partir de dix heures, la discussion des articles et des amendements – le délai de dépôt de ces derniers ayant été prolongé jusqu'à aujourd'hui midi, dans la mesure où le texte issu du Sénat nous avait été transmis hier seulement, à midi trente.
Ce projet de loi s'inscrit dans un contexte exceptionnel. En effet, la décision du Conseil constitutionnel en date du 4 mai, abrogeant l'article 222-33 du code pénal qui réprimait le harcèlement sexuel, a créé un vide juridique et, par conséquent, la nécessité – l'urgence même – d'apporter une réponse aux personnes qui avaient engagé des procédures judiciaires. C'est ce qui explique l'engagement sur ce projet de loi de la procédure accélérée, car l'enjeu est de parvenir à l'adoption d'un texte d'ici au 31 juillet – mais je souhaite que le Gouvernement ait à coeur de conserver à cette mesure son statut d'exception !
Je salue le travail réalisé dans des conditions difficiles par Mme Pascale Crozon, notre rapporteure, et par Mme Barbara Romagnan, rapporteure pour avis au nom de la commission des Affaires sociales et Mme Ségolène Neuville, rapporteure pour la délégation aux Droits des femmes. Le Sénat a travaillé pendant plus d'un mois et nous n'avons que douze jours pour examiner ce texte, dans des délais supportables pour les victimes.
Enfin, je tiens à remercier nos collègues de cette même délégation de s'être associés à cette audition.