Intervention de François Brottes

Réunion du 16 juin 2015 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

La première partie de notre réunion sera consacrée à la fusion d'Alcatel-Lucent et de Nokia. Puis nous examinerons pour avis la proposition de loi tendant à consolider et clarifier l'organisation de la manutention dans les ports maritimes, sur le rapport d'Henri Jibrayel.

L'annonce du rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia a été effectuée par le biais d'un communiqué de presse commun aux deux entreprises le 15 avril 2015. Les actionnaires de Nokia détiendront 66,5 % du groupe et ceux d'Alcatel-Lucent, 33,5 %. L'accord avec Nokia pour une offre publique d'échange valorise Alcatel-Lucent à 15,6 milliards d'euros. Les deux conseils d'administration ont approuvé les termes de l'opération, qui devrait être finalisée au premier semestre 2016. Comme c'est le cas à chaque fois qu'il y a fusion ou accord, une série de rendez-vous est prévue avant que les choses ne se matérialisent. Et la période qui sépare l'annonce de ce type d'opérations de sa concrétisation est toujours une phase d'inquiétude pour les salariés. J'ai donc convié M. Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent – que nous avions déjà auditionné lorsqu'il fut nommé à ce poste afin qu'il nous explique son plan de restructuration. Il ne nous avait pas indiqué à l'époque qu'il vendrait l'entreprise à Nokia. Nous accueillons également Rajeev Suri, président-directeur général de Nokia.

Le nouvel ensemble, dont le siège sera situé en Finlande, devrait s'appeler Nokia Corporation, le nom d'Alcatel semblant par conséquent abandonné. La nouvelle entité espère dégager environ 900 millions d'euros de synergies sur ses coûts d'exploitation – ce qui peut nous porter à penser que l'emploi salarié sera la variable d'ajustement. Il conviendra donc que vous nous fournissiez des précisions à cet égard au cours de cette audition, sachant que Nokia n'a pas prévu de suppressions d'emplois supplémentaires à l'issue du plan de restructuration d'Alcatel. Les deux groupes souhaitent constituer un champion européen de l'équipement de réseau de plus de 25 milliards d'euros de chiffre d'affaires – un ensemble d'une taille équivalente à celle du suédois Ericsson, le leader du secteur, mais aussi capable de rivaliser avec les équipementiers chinois, comme Huawei ou encore Zhongxing Telecommunication Equipment (ZTE). La nouvelle entité devrait employer quelque 120 000 personnes dans le monde.

Nokia a pris plusieurs engagements et, dans un entretien au journal Le Monde, Michel Combes a déclaré que cette fusion allait renforcer l'emploi en France, indiquant que 500 emplois seraient créés dans la recherche et développement (R&D) en plus des 2 000 qui existent déjà sur le territoire. Les syndicats se sont dits inquiets au vu des redondances existant au niveau mondial en termes d'activités, de produits et de métiers entre deux entreprises de plus de 50 000 salariés chacune.

Je propose donc que M. Michel Combes commence par nous indiquer les raisons de cette fusion et s'il existait des solutions alternatives à ce choix, à la suite de quoi M. Rajeev Suri pourra nous préciser quelles sont ses perspectives et sa stratégie.

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