Intervention de Michel Combes

Réunion du 16 juin 2015 à 18h00
Commission des affaires économiques

Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent :

Plusieurs questions ont porté sur l'avenir des filières, en raison de l'engagement très fort d'Alcatel-Lucent dans la filière numérique, et notamment dans le projet « confiance numérique ». Je crois pouvoir dire, en accord avec Rajeev Suri, que ce rôle moteur sera maintenu. Nokia continuera de s'impliquer dans les pôles de compétitivité, les IRT, les plateformes ouvertes – avec 15 millions d'euros par an pour ces trois plateformes, qui pourront ainsi bénéficier aux PME, aux start-up… Les fonds dédiés aux chaires et programmes de recherche vont croître fortement, en passant à 5 millions d'euros par an, alors qu'Alcatel-Lucent était très parcimonieuse. Il faut aussi mentionner le fonds pour les start-up et les partenariats avec nos grands clients, avec lesquelles nos relations sont déjà très bonnes.

Je m'attends donc à un renforcement du rôle de Nokia dans la filière numérique française. C'est pour nous un point majeur.

Il a été question de nostalgie, et du rôle de la France en Europe. La bataille du numérique s'engage : c'est une urgence, et une urgence à l'échelle européenne. Notre continent prend du retard, tant par rapport à l'Amérique qu'à l'Asie. Tous les acteurs – politiques et économiques – doivent se mobiliser : nous sommes aujourd'hui d'une naïveté absolue, alors que les autres grandes régions du monde s'organisent, construisent des filières technologiques, de très grands opérateurs, de grandes plateformes applicatives. Nous devons les imiter : assez de l'Europe offerte ! Il faut une Europe ouverte sur le monde, mais une Europe qui construise une véritable industrie numérique. Non, la réponse n'est plus française, même si l'on peut le regretter ; elle ne peut qu'être européenne, et le rapprochement entre Nokia et Alcatel-Lucent fait partie de la solution. Les bouleversements iront croissant, et pour tous les acteurs économiques sans exception. La mobilisation est indispensable, et j'ai d'ailleurs écrit en ce sens au président de la Commission européenne.

S'agissant de l'emploi, nous nous sommes engagés à maintenir le niveau d'emploi qui sera celui d'Alcatel-Lucent à la fin du plan Shift ; mais il est clair qu'il y aura des évolutions. Il est raisonnable de s'attendre à une augmentation de l'emploi hautement qualifié – ce qui, d'ailleurs, attire en France plus d'activité – mais aussi à des suppressions d'emplois là où il y aura des redondances, dans les fonctions support et corporate. Le projet présenté par Nokia me semble intelligent pour le groupe, mais aussi pour la France, puisqu'il aura pour effet d'augmenter l'emploi très qualifié en France. Alcatel-Lucent aurait été incapable jusqu'ici de recruter 500 salariés très qualifiés, dont 300 jeunes ! J'ai, comme vous, madame la députée, terminé mes études il y a quelques années : l'entreprise de choix, alors, c'était Alcatel… La reprise du recrutement des jeunes diplômés est une très bonne nouvelle.

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