Intervention de Axel Poniatowski

Séance en hémicycle du 24 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Sauvetage de la grèce

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski :

Monsieur le ministre de l’économie et des finances, toujours à propos de la Grèce, je souhaite savoir non pas quelle est la position de la France, mais combien tout cela nous coûtera « à nous », comme vous dites. Les différents sommets de cette semaine permettront peut-être à la Grèce d’éviter un défaut de paiement à brève échéance, mais à quel prix ?

Depuis son entrée dans la zone euro en 2001, la Grèce vit bien au-dessus de ses moyens, et surtout à crédit. L’Europe demande aujourd’hui au gouvernement de M. Tsipras de prendre quelques mesures en matière de TVA et de retraites et de présenter un budget en excédent primaire. Or, depuis son arrivée au pouvoir, M. Tsipras, à l’inverse, creuse tous les jours un peu plus les déficits publics en accompagnant cela d’un zeste de provocation, assuré qu’il se croit que jamais l’Europe ne lâchera l’un de ses membres.

Pourtant, les demandes formulées par la zone euro sont en réalité bien modestes, quand on sait que le mal profond dont souffre la Grèce est son incapacité à collecter l’impôt et que le sport national est le recours à l’économie souterraine.

Monsieur le ministre, qu’un pays décide de tricher au sein de ses frontières, c’est son affaire ; mais lorsque ses frontières sont les nôtres, cela devient insupportable, d’autant qu’il revient aux Européens de régler toutes les factures de jeu de la Grèce.

Qui plus est, si un accord est trouvé, chacun sait bien que le sujet de l’endettement reste tabou et que les 320 milliards de dette cumulés depuis quinze ans ne seront jamais remboursés ; d’ailleurs, 110 milliards ont déjà été passés par pertes et profits !

Je relève en outre les propos stupéfiants du premier secrétaire du parti socialiste, votre parti, qui, en début de semaine, appelait solennellement le FMI, la BCE et la Commission à « cesser d’entraver tout compromis » ! Loin d’entraver tout compromis, nous sommes au contraire dans la fuite en avant. Monsieur le ministre, ma question est simple : combien cela va-t-il coûter à la France ?

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