Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 24 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Situation en libye

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Madame la députée, je vous remercie de votre question sur la situation en Libye, pays qui traverse depuis plusieurs mois à la fois une crise politique et une crise sécuritaire, puisqu’il y a dans ce pays deux parlements, deux gouvernements, plusieurs groupes armés qui s’affrontent. Cette situation comporte des risques pour la stabilité des pays voisins, mais aussi des risques humanitaires très importants pour la population libyenne, comme pour les populations africaines, victimes de toutes sortes de trafics, y compris le trafic d’êtres humains.

La situation politique, sur le terrain, est bloquée. La reprise du dialogue politique est suspendue aux réponses des différentes parties libyennes au projet d’accord que le représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies, M. Bernardino León, a préparé.

Le Congrès général national de Tripoli, qui est l’ancien Parlement, a accepté ce projet d’accord le 17 juin mais veut y apporter des amendements. Dans le camp de Tobrouk, la Chambre des représentants de l’autorité actuellement reconnue ne s’est pas encore prononcée définitivement et souhaite elle-même des modifications.

L’action de la France, c’est de tout faire pour inciter les deux parties, et tout particulièrement le camp de Tobrouk, à accepter ce quatrième projet d’accord : c’est celui qui doit permettre de pacifier le pays, de reconstruire un État capable de lutter efficacement contre le terrorisme.

C’est là le deuxième point : cette situation de crise politique a abouti à une situation très dégradée sur le plan de la sécurité. La Libye est aujourd’hui le carrefour de nombreuses menaces pour la région et pour l’Europe. Les groupes djihadistes, dont Daech, profitent du vide étatique et du climat de guerre civile pour s’y implanter et l’absence d’État fait le lit de tous les trafics : trafic d’armes, trafic d’êtres humains.

L’Europe doit se mobiliser. Elle doit d’abord mettre en oeuvre l’opération navale EUNAVFOR MED de surveillance des côtes et de lutte contre les trafiquants, mais aussi donner la priorité, dans le cadre de la politique européenne de voisinage, au soutien à la stabilité, à la paix et au développement des pays du Sud.

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