Intervention de Ségolène Royal

Séance en hémicycle du 24 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Tarification du carbone

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie :

Vous évoquez, monsieur le député, un sujet qui peut paraître complexe, mais qui est en réalité assez simple. Tous nos citoyens doivent d’ailleurs le comprendre, s’ils veulent adhérer aux stratégies qui vont nous permettre de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2° C. Il s’agit en réalité de construire une économie décarbonée. De ce point de vue, le signal-prix du carbone est un élément important, qui peut permettre de rentabiliser les investissements dans l’économie verte.

Il se trouve que nous venons de recevoir le rapport de la commission coprésidée par MM. Pascal Canfin et Alain Grandjean, à quelques mois de la COP 21 et dans le cadre de l’application de la loi de transition énergétique. Ce rapport identifie quatre leviers de financement d’une économie décarbonée : premièrement, le signal-prix carbone, que vous évoquez ; deuxièmement, les infrastructures bas carbone ; troisièmement, la mobilisation des banques de développement pour développer les projets bas carbone ; enfin, la réglementation financière et la mobilisation des acteurs financiers privés.

Ce rapport est un guide pour l’action et je fais miennes ses conclusions. Il y est notamment recommandé de mettre en place un signal-prix carbone, à travers un engagement volontaire des pays développés et des pays émergents. Il s’agit de fixer une cible carbone, dotée d’un prix minimum de 15 à 20 dollars avant l’échéance de 2020, puis d’augmenter le prix du carbone en diminuant les subventions aux énergies fossiles, qui représentent, selon le Fonds monétaire international, des subventions de 10 millions de dollars par minute !

Nous avons la possibilité de basculer d’une économie carbonée, responsable de l’effet de serre, du réchauffement climatique et de toutes les catastrophes qu’il provoque, vers une économie verte. J’ai donc pris l’initiative de travailler avec mes homologues, les vingt-sept autres ministres de l’environnement, de l’énergie et du climat, pour mettre en place des réglementations et des objectifs européens, dans le cadre de l’Europe de l’énergie que nous venons de définir, et cela, avant la Conférence de Paris sur le climat.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion