Intervention de Jean-François Baldi

Réunion du 6 mai 2015 à 17h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean-François Baldi, délégué général adjoint à la Langue française et aux langues de France :

Alors que la promotion de la langue française dans le monde dépend du ministère des Affaires étrangères et du développement international, notre terrain d'action est la France. Nous ne contribuons à la politique en faveur de la francophonie, que dans la mesure où notre pays mène sur son territoire une politique de défense et de promotion du français. Les évolutions de notre cadre institutionnel et légal sont en effet considérées avec attention par les quatre-vingts États membres de l'OIF, surtout par ceux – une trentaine en tout –, qui ont le français comme langue officielle.

En la matière, la France doit jouer un rôle prescripteur. Le Québec éprouve un sentiment très négatif quand il a l'impression que nous baissons la garde. Nous ne versons pas d'argent à l'OIF, mais collaborons avec l'organisation dans un partenariat stratégique, que nous avons également noué avec l'AUF et TV5 Monde.

Nous sommes ainsi entrés en discussion lorsque le projet de loi sur l'enseignement supérieur, défendu par Mme Fioraso, a prévu des exceptions à l'usage du français dans l'enseignement supérieur. Ces dispositions, dont nous ne nions pas qu'elles contribuent à mettre le droit en harmonie avec certaines pratiques, ont été heureusement encadrées par des amendements parlementaires. Néanmoins, M. Abdou Diouf, alors secrétaire général de l'OIF, et M. Bernard Cerquiglini, recteur de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), ont formulé de fortes réserves compte tenu du rôle que doit jouer la langue française dans la transmission des savoirs.

Notre langue peut exprimer toutes les réalités du monde contemporain. Si l'on modifie trop le cadre légal, les exceptions à l'emploi du français se multiplieront même dans l'enseignement secondaire. Les Pays-Bas ou les pays nordiques, où l'enseignement en master s'effectue à 95 % en anglais, sont confrontés à certaines difficultés. Si l'on enseigne la médecine uniquement en anglais, dans quelle langue les médecins parleront-ils à leurs patients ? Sur ces sujets, nous sommes en symbiose avec l'AUF et l'OIF.

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