Ma question s'adresse à M. Michel Lesage. Dans votre rapport d'évaluation remis au Premier ministre il y a deux ans, vous dressiez un état des lieux inquiétant des défis à relever pour adapter le modèle français de gestion de l'eau et atteindre l'objectif de reconquête de la qualité des eaux – une reconquête qui sera longue, complexe et coûteuse. Pour ce qui est de l'adaptation de notre modèle, vous êtes à l'origine de l'article de la loi NOTRe confiant à la région, lorsque l'état des eaux de surface ou des eaux souterraines le justifie sur le plan sanitaire ou environnemental, une mission de coordination dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Une autre disposition, à laquelle le Sénat reste opposé pour le moment, consiste à transférer la gestion des eaux et de l'assainissement aux intercommunalités. Quelle est votre position sur ce point très important ?
Par ailleurs, il me semble que vous n'avez pas abordé la question du financement. La Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E) vient de lancer une alerte portant sur le sous-investissement en France dans le domaine du renouvellement des réseaux d'eau potable et d'assainissement, dont les raisons sont multiples – qu'il s'agisse de la priorité donnée par les collectivités à la baisse du tarif plutôt qu'aux investissements, ou du fait que ce type de travaux sur les réseaux, engendrant des désagréments pour les usagers, ne soit pas très porteur sur le plan politique. Partagez-vous les inquiétudes de la FP2E et, le cas échéant, comment pensez-vous que l'on puisse donner un coup d'accélérateur à ces investissements ?