Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du 29 juin 2015 à 21h30
Nouvelle organisation territoriale de la république — Article 1er bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérald Darmanin :

Je ne suis pas sûr qu’il y ait d’un côté ceux qui sont attachés aux services à la population et de l’autre ceux qui ne le seraient pas. Le début de notre discussion, votre intelligence, votre travail et le bilan qui est le vôtre montrent que les torts sont très partagés.

La difficulté, c’est que vous faites un très bon réquisitoire contre vos propres textes, notamment le premier – celui qui crée ces grandes régions –, dont nous avons débattu il y a quelques mois. Avec un certain nombre de mes collègues, nous n’étions pas défavorables à ces fusions. Cela dépend bien sûr desquelles, mais la fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, par exemple, nous paraissait naturelle – même si l’adopter s’avère presque aussi compliqué que l’expérimenter, cher collègue Piron.

Cependant, madame la ministre, pourquoi maintenant et tout de suite ? C’est la question que nous vous avions posée dès la discussion du premier texte. La fusion était prévue au 1erjanvier 2016. Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre 2015 – ce sera la première fois depuis le général de Gaulle que nous voterons en décembre. Le 1erjanvier, il faudra décider du nouveau nom de la région. Or parmi les éléments qui peuvent inspirer un sentiment d’abandon ou de déclassement, il y a l’identité – le nom – et le siège.

Pourquoi donc ici et maintenant, alors que les contrats de plan seront révisés deux ans et demi à trois ans plus tard et que nous mettrons du temps, vous le reconnaissez vous-même, à harmoniser les politiques publiques ? Dans l’intervalle, la fusion aura eu lieu et les fonctionnaires devront se déplacer.

Peut-être la précipitation a-t-elle été mauvaise conseillère au moment où vous cherchiez absolument à faire une réforme. C’est une très bonne chose que la fusion de certaines régions, mais c’est une très mauvaise chose de vous être précipités : cette belle idée risque d’être rejetée par des populations qui se sentent abandonnées ou déclassées ; la conséquence est la même.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion