Je sais qu’il y a eu un certain nombre de demandes, de réunions sur ce thème. Aujourd’hui, les métropoles exercent une attractivité considérable, notamment sur la nouvelle économie – l’agglomération bordelaise enregistre plus 4 % d’emplois, le reste de la région plus 2 %, ou plus 1 %.
Je veux vous soumettre deux réflexions. D’abord, nous nous entendons tous sur le fait que les régions ont bien cette compétence d’aménagement du territoire, à l’image de la DATAR qui a pu retourner des territoires en difficulté et assurer leur développement. Le déséquilibre entre la ville la plus riche et les territoires périphériques moins riches, moins capables d’accompagner les entreprises, ne doit pas être trop important. Sinon, on aura une opération de captation, et non d’aménagement du territoire.
Par définition, les métropoles seront associées au schéma. Elles seront même, avec les chambres consulaires, les organisations professionnelles, les autres collectivités, un partenaire essentiel. Toutefois, le phénomène de délocalisation m’inquiète quelque peu.
Selon la théorie du ruissellement, qui a été évoquée par les économistes du FMI ou de l’OCDE durant ces trente dernières années, plus les riches s’enrichissent, plus les classes moyennes ou populaires en profitent. Tel n’a pas été le cas, cela bloquant de surcroît la croissance.
Il en est de même s’agissant du phénomène de concentration urbaine. Si l’on ne revient pas sur une telle évolution, nous rencontrerons à nouveau des problèmes importants et la paupérisation d’un certain nombre de territoires s’accélérera.
Les régions seront d’ailleurs confrontées à une sacrée tâche puisque, seules collectivités parmi toutes, elles doivent consulter tout le monde avant d’élaborer leur politique. Je vous mets au défi de me donner une seule autre collectivité – commune, intercommunalité, département – dont le devoir de concertation ou de consultation soit aussi fort. Il n’y en a pas d’autres !