Il y a ambigüité car l'ambiguïté vient de l'Union européenne elle-même ! Jacques Delors nous a dit ici même qu'il n'y aurait jamais de politique étrangère commune car l'Europe puissance est un mythe. Il avait raison. La politique de voisinage est un ersatz de politique étrangère. Ça ne peut fonctionner car, à 28, et même à 6, on n'est pas d'accord sur les crises ; la politique étrangère est l'affaire des États, pas de l'UE.
S'agissant de la politique d'aide au développement, elle a été corrélée avec le voisinage des pays en crise. L'UE est devenue une vache à lait, qui ne cesse par exemple de reconstruire sans arrêt ce qui est régulièrement détruit à Gaza. L'ambigüité relève donc de l'UE elle-même : elle est tout à fait légitime sur des questions comme l'ouverture des marchés, mais sur le traitement des crises et le développement, il faut faire autre chose de plus efficace en rapatriant les financements de la politique de voisinage au niveau des États dans une politique multi-bilatérale. Sinon, on n'y arrivera jamais, car le problème est structurel.