Intervention de Jean-Baptiste Cuisinier

Réunion du 28 mai 2015 à 12h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Jean-Baptiste Cuisinier, président de Capagro Innovation :

C'est moi qui ai pris l'initiative de contacter Bpifrance, afin de lui signaler un trou dans la raquette en matière de capital-risque français dans l'agro-alimentaire. La BPI a conduit sa propre analyse, qui a très vite rejoint la mienne concernant le deal flow futur et la pertinence d'investir dans le secteur. Le dialogue a été très simple et très rapide. La BPI, du fait de ses relations avec les pôles de compétitivité notamment, possède une très bonne visibilité sur ce qui se fait en matière d'innovation.

Notre équipe est à dominante scientifique. Si j'ai, pour ma part, une expérience opérationnelle, de direction de PME et de création d'entreprise, en plus d'une expérience dans l'administration, nous mettons l'accent sur la formation scientifique car elle nous paraît fondamentale pour comprendre les chercheurs, innovateurs et entrepreneurs qui viennent nous voir. Pour les questions juridiques, ainsi que pour les montages financiers, qui, dans le capital-risque, sont relativement simples, nous faisons appel à des partenaires extérieurs. De même, nous avons un réseau de chefs d'entreprise qui nous aident dans la gestion des participations. Le coeur du métier reste la capacité à comprendre le discours scientifique et l'innovation, qui est le fond du sujet, avant de nous intéresser aux chiffres et aux finances.

Il faut que les souscripteurs, qui prennent un risque relativement important – plus important chez nous que dans le capital-développement – reçoivent une rémunération également significative avant que l'équipe n'améliore son salaire fixe. L'engagement personnel des membres de l'équipe est élevé ; quand je fais un investissement, je commence par signer un chèque et j'appelle ensuite le fonds.

Des fonds généralistes viennent souvent en co-investissement, en s'appuyant sur notre expertise. Dans le capital-risque, on chasse volontiers en meute. Il existe un double effet de levier : Bpifrance met de l'argent dans un fonds sectoriel, ce qui permet à celui-ci de lever cinq, six ou sept fois ce qu'elle apporte, et, quand nous montons un dossier, des fonds généralistes qui hésiteraient beaucoup à investir parce qu'ils connaissent mal le secteur, faute de spécialistes dans leurs équipes, viennent avec nous pour la moitié, voire les deux tiers, du tour de table.

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