Bpifrance investit déjà directement dans des entreprises, mais j'aurais du mal à imaginer que ce soit le seul acteur, car cela nécessiterait un champ de compétences très large. Chaque segment est très spécialisé, et il faut avoir accumulé beaucoup d'expérience pour prendre les bonnes décisions. L'action de la Caisse des dépôts et consignations puis de Bpifrance a favorisé l'émergence d'un écosystème. Pour créer un écosystème de capital-risque technologique, il faut vingt-cinq ou trente ans. Cette action commence à porter ses fruits. Je ne vois pas comment la BPI pourrait totalement se substituer à cette expertise accumulée en dehors d'elle. Par ailleurs, certains entrepreneurs sont moins ouverts que d'autres à la logique d'investissement de Bpifrance ou de l'État actionnaire. Il faut conserver des sources de financement multiples, à la fois pour être plus intelligents et pour répondre aux attentes des différents entrepreneurs.