Intervention de Jean-Philippe Girard

Réunion du 4 juin 2015 à 11h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Jean-Philippe Girard, vice-président du Comité stratégique de la filière alimentaire :

En ce qui concerne le financement des stocks, madame la présidente, je rappelle qu'il faut compter, depuis 2008, avec la volatilité des prix des matières premières. Il convient donc de développer des outils de couverture adaptés aux PME. Aujourd'hui, il faut prendre des positions à terme, et c'est une pratique qui n'est pas familière aux TPE et aux PME du secteur de l'agroalimentaire. Aussi Bpifrance pourrait-elle, au-delà du financement, accompagner les entreprises et leur apporter une expertise. On peut grouper des achats à terme, par exemple.

Pour conclure, je rappellerai les cinq mots-clés de la filière agroalimentaire.

Innovation : elle inclut le progrès et l'amélioration, jusqu'à l'invention, et nécessite des financements à court, moyen et long terme. Modernisation : la robotisation et l'amélioration de l'ergonomie sont nécessaires en termes de compétitivité. Exportation : elle doit se faire, pour les TPE, en grappes et, pour les grandes entreprises, pourquoi pas, de manière concertée et alignée. Consolidation : une réflexion doit être menée sur le rapprochement, sans brutalité, de certaines des 16 000 entreprises que compte la filière. J'avais d'ailleurs proposé à Bpifrance de créer des équipes de rapprochement. Le fonds OC + offrait, à cet égard, une solution intelligente, car beaucoup de sociétés de l'agroalimentaire sont familiales et les chefs d'entreprise envisagent difficilement d'ouvrir le capital à un étranger. Pourquoi ne pas relancer un fonds de ce type, avec des exigences de rentabilité moindres ? Mutation : le digital, ce que j'appelle l'« alimentation connectée », est un enjeu crucial. L'hypermarché de demain est dans les smartphones !

En ce qui concerne la traduction des priorités nationales dans les régions, le contrat de filière de l'agroalimentaire a la particularité d'être né des régions, puisque les sept priorités que nous avons retenues sont issues d'une enquête menée auprès de l'ensemble des entreprises du secteur. J'en citerai deux : le froid, qui représente 8 % du chiffre d'affaires dans l'alimentaire et doit être plus écologique et moins cher, et l'emballage intelligent, qui doit permettre d'exporter les produits français les plus fragiles. Bpifrance est présente dans ces projets. Il est vrai cependant qu'il est difficile de faire des tours de table supérieurs à 20 millions, d'autant plus que notre lenteur nous fait perdre des dossiers. Mais, globalement, l'action de Bpifrance donne satisfaction.

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