Monsieur le ministre, c'est la relance des économies européennes qui aurait dû constituer l'ordre du jour prioritaire du Conseil européen de ces 13 et 14 décembre.
Alors que les gouvernements et les institutions de l'Union sont focalisés sur la mise en oeuvre des principes et règles d'austérité budgétaire, les peuples européens restent dans l'attente d'un plan de relance à la hauteur des enjeux, ce qui est loin d'être le cas avec le pacte dit « de croissance ».
Celui-ci n'a rien à voir avec un tel plan, qui devrait se traduire par un investissement massif dans des projets d'infrastructures et de réindustrialisation, dans les énergies renouvelables et dans les technologies de pointe. Or, les mesures prévues dans le cadre du traité budgétaire ne peuvent que conduire à la récession et à un chômage record.
Monsieur le ministre, il convient par exemple de s'interroger sur le processus de recapitalisation de la Banque européenne d'investissement. Quelle sera sa capacité réelle à lever les fonds nécessaires au financement des projets dans l'innovation, dans les petites et moyennes entreprises, dans l'efficacité énergétique et dans les infrastructures stratégiques ? Il y va de l'avenir même de l'industrie, enjeu majeur pour la croissance et l'emploi.
Oui, il est temps que la France porte enfin la perspective d'une réorientation profonde de la construction européenne, qui permette de relancer l'économie de nos pays et d'assurer le progrès social.
Ma question dès lors est simple : le Gouvernement va-t-il désormais s'engager dans cette voie, et tourner ainsi résolument le dos à l'austérité ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)