On n'a pas besoin des injonctions de l'Europe pour dresser un constat négatif de la situation française : MM. Badinter et Lyon-Caen l'ont bien fait.
Ce qui m'inquiète, c'est que, alors qu'il y a trois ou quatre ans on était tétanisé par la dette, on la laisse aujourd'hui filer de manière considérable. On a, en réalité, progressivement déplacé le débat sur le déficit. Même si le faible niveau des taux d'intérêt a allégé la charge de la dette, notre système, notamment notre système social, laisse filer les déficits. Branche santé, branche retraite, retraites complémentaires…Dans le secteur ferroviaire, le déficit s'établit à 44 milliards d'euros et cela ne cesse d'augmenter. Cela semble d'ailleurs avoir échappé à Bruxelles. Peut-on considérer que subitement, alors qu'elle représente 95 % du PIB et qu'elle continue de croître, la dette n'est plus un sujet de préoccupation ? Pourquoi l'obsession de la dette s'est-elle dissipée ?