Intervention de Christian Eckert

Réunion du 1er juillet 2015 à 10h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Christian Eckert, secrétaire d'état au Budget :

Je remercie M. Colas et Mme Louwagie de m'avoir interrogé sur le niveau de la dette publique. Au concours des lanceurs d'alerte, nous commençons à être assez forts dans ce pays. Dans des articles et des interventions, on nous parle d'une explosion de la dette. C'est n'importe quoi !

L'INSEE a donné l'état de la dette à fin mars, et nous sommes maintenant en juillet. Traditionnellement, une part importante de dette est souscrite dans les premiers mois de l'année. C'est encore plus vrai cette année car l'AFT – dont il faut saluer le travail – a profité des taux particulièrement bas constatés au premier trimestre. Résultat : à la fin mars, c'est-à-dire en trois mois, nous avons réalisé plus de la moitié des émissions programmées sur toute l'année 2015.

Pourquoi les chiffres de l'INSEE ont-ils déclenché cet effroi que les uns et les autres relaient à l'envi ? La vigilance n'est jamais condamnable mais je vais vous fournir quelques chiffres qui montrent que nous-mêmes nous n'en manquons pas. Les taux d'intérêt que nous avons retenus pour définir la trajectoire de nos finances publiques sont les suivants : 1,20 % pour 2015 ; 2,10 % pour 2016 ; 3 % pour 2017 ; 3,5 % pour 2018. Nul ne peut contester que nos prévisions sont très prudentes : la France bénéficie actuellement de taux largement inférieurs à celui de 1,20 % que nous avons prévu pour cette année. D'aucuns estiment d'ailleurs que nous sommes excessivement prudents, mais il peut se passer des choses, y compris en Grèce.

Ma revue de presse du jour m'incite à penser que nous jouons à nous faire peur. Sans prétendre que nous sommes à l'abri de difficultés, j'affirme que, sauf événement vraiment exceptionnel, nous maintenons notre objectif d'endettement à 96,3 % du PIB pour 2015.

Monsieur Carré, vous nous dites que les lois de finances devraient avoir le monopole des mesures fiscales. Si vous adoptiez une motion en ce sens, j'en serais le premier satisfait ! Pour des tas de raisons, je souhaite que nous ayons la plupart du temps le monopole des dispositions fiscales. J'observe, monsieur Carré, que ce sont plutôt des allégements de fiscalité qui sont inclus dans les textes, à mon corps défendant.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion