Ce soutien de l'AFD est apparu au cours de mon mandat. Il se concentre désormais sur l'enseignement supérieur et sur l'Afrique. L'AUF lui apparaît alors comme un partenaire de premier plan, à travers des programmes comme l'IFADEM notamment. Des contrats nous lient aussi directement : ainsi, l'AFD nous finance-t-elle sur des projets développant la maîtrise des nouvelles technologies en Afrique subsaharienne.
Je ne vois pas de doublons entre les instances existantes, mais plutôt parfois un manque de synergie. Nous avons lancé nos programmes communs OPERA, ELAN et IFADEM. Ils fonctionnent ; aujourd'hui, nous devons être plus stricts dans leur mise en oeuvre et les verrouiller davantage.
Quant au plurilinguisme, c'est mon domaine de réflexion depuis toujours. J'ai été délégué général à la langue française et aux langues de France. Mme Michèle Gendreau-Massaloux, qui m'a précédé dans mes fonctions, s'y intéressait aussi de près. Inscrire nos programmes dans le plurilinguisme est une préoccupation permanente. Au Brésil, par exemple, nous apportons notre soutien à des programmes de recherche en français et en portugais ; au Maghreb, à des programmes en français et en arabe - l'arabisation est arrêtée mais les étudiants concernés parlent arabe ; à Bucarest, à des programmes de masters en tourisme dispensés en français, en roumain et en italien.
Le plurilinguisme constitue la bonne solution et l'avenir du monde, y compris du monde scientifique. Mme Michèle Gendreau-Massaloux avait rendu en 1990 un rapport du Conseil supérieur de la langue française qui avait laissé sceptique le ministère des Affaires étrangères. Le mot était nouveau en 1990. Il est désormais largement entré dans l'usage.
En ce qui concerne la mobilité, la peregrinatio studiorum de Bologne à Paris, en passant par Salamanque, remonte au treizième siècle. Aujourd'hui, le programme Erasmus constitue l'une des plus belles réussites de l'Union européenne.
De Boujoumboura et de Montréal nous parviennent des demandes similaires relatives à la bonne gouvernance, à la maîtrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication et à la mobilité. Chaque recteur sait que ses étudiants doivent connaître une mobilité. Nous répondons à ces dernières demandes en continuant à accorder 2 000 bourses par an, dont beaucoup de bourses de doctorats qui s'étendent sur trois années. Mais ces bourses se veulent structurantes : par exemple, sous mon mandat, nous avons privilégié leur allocation à des maîtres de conférences qui ne sont pas encore docteurs. Dans le cadre du programme « Horizon francophone », nous leur permettons d'aller faire leur doctorat dans d'autres universités – souvent du Sud – et de tisser des liens de recherche. Mais ce soutien contribue d'abord à la structuration des universités et au développement des plans d'établissement.