On constate en général un lien entre l'expansion du pays et celle du réseau. Mais la relation s'inverse parfois, comme au Venezuela, où l'Alliance de Caracas a connu une croissance de 20 %, liée au fait que les gens souhaitent massivement émigrer vers des zones francophones.
À Bogota, l'Alliance française a fêté ses soixante-dix ans et inauguré un siège magnifique entièrement rénové, grâce à un investissement sur fonds propres de plus de 1 million d'euros.
Au rang des réseaux qui rencontrent des difficultés, il faut mentionner les Alliances du Brésil, avec une baisse de 5 %, effet direct de la crise que traverse le pays, mais surtout les réseaux africains, victimes de l'effet conjugué, depuis deux ans, des crises militaires et de la réduction des moyens affectés. Jusqu'à présent, la très faible solvabilité des publics africains était compensée par un fort investissement de l'État, par le biais notamment des fonds de solidarité prioritaire (FSP). Or, la clôture d'un FSP a des répercussions immédiates sur les effectifs : ainsi est-on passé en 2014 à Djibouti de neuf cents à trois cents apprenants, ce qui fragilise l'équilibre financier de l'Alliance, sachant qu'on ne peut, dans ces régions, compter asseoir le développement sur des fonds propres. Tout ceci nous amène à penser que le modèle des Alliances françaises n'est peut-être pas le mieux adapté à l'Afrique.