Intervention de Yves Jégo

Séance en hémicycle du 13 décembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Jégo :

C'est un mensonge dont nous trouvons la traduction dans le texte que vous présentez aujourd'hui. Il vous faut assumer vos actes auprès des Français, qui feront la différence entre ce que vous avez dit et ce que vous ne faites pas.

Nous avons également entendu que seules les grandes entreprises riches seraient mises à contribution. Mais vous démontrez malheureusement dans ce texte que c'est l'ensemble du tissu économique du pays que vous affectez. La crise de confiance qui s'est révélée ces derniers mois entre le Gouvernement et les entrepreneurs est bien la preuve que ce que nous vous disons ici, vous ne l'entendez pas. Allez donc écouter les chefs d'entreprise, les responsables de PME et de TPE de vos circonscriptions, ils vous diront que vous frappez l'ensemble de l'économie de manière à la fois aveugle et idéologique.

On nous promettait un grand choc de compétitivité de 40 milliards d'euros, à la suite du rapport Gallois. Mais vous augmentez la fiscalité qui pèse sur les entreprises et vous inventez un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi dont les effets ne se feront sentir qu'au-delà de 2013 – 13 milliards en 2014 et 20 milliards en 2015. Malheureusement d'ici là, nous aurons des centaines de milliers de chômeurs en plus qui n'en sortiront pas et pour qui ces mesures à long terme, ces dispositifs fumeux, n'auront apporté aucune amélioration. C'est à ceux-là que nous pensons aujourd'hui.

Vous n'avez pas pris la mesure de la crise. Toute la campagne électorale que vous avez menée, mesdames, messieurs de l'ancienne opposition, a tendu à nier cette crise : c'étaient Nicolas Sarkozy et le précédent gouvernement qui étaient responsables de tout, la conjoncture n'y était pour rien, tout était politique. Patatras ! quelques mois après votre arrivée au pouvoir, la conjoncture vous explose au visage parce c'est une réalité. Vous ne pouvez que tirer des conclusions qui vous enfoncent encore dans le mensonge et dans la faute politique.

Souvenons-nous tout de même de certaines de vos déclarations, souvenons-nous des propos du Premier ministre. Du haut de cette tribune, il déclarait : « nous n'avons pas l'intention d'augmenter la TVA parce que c'est une mesure injuste » ; du haut de cette même tribune, vous avez augmenté la TVA. Qui plus est, vous avez fait le pire choix possible en visant le taux intermédiaire, celui qui frappe les activités de main d'oeuvre comme la restauration et les travaux dans les logements : ces activités non délocalisables, ces secteurs moteurs de la croissance de notre pays vont s'effondrer. Il faut dire que nous avions commencé en portant le taux intermédiaire de 5,5 % à 7 % mais en le portant à 10 %, vous aboutissez à une augmentation de 100 % en dix-huit mois. Les secteurs du bâtiment et de la restauration ne s'en remettront pas. Écoutez ce que vous disent aujourd'hui les chefs d'entreprise.

Chaque mesure que vous prenez est un nouveau coup de canif dans le pouvoir d'achat des classes moyennes et dans la capacité d'investissement et de développement de nos entreprises. Contrairement à ce que vous dites, rien n'est fait pour faire des économies réelles sur le budget de notre pays ou pour redonner du souffle à la compétitivité.

Vous vous gargarisez des emplois jeunes nouvelle formule ou des contrats de génération. Pourquoi pas ? Nous avons pour notre part au groupe UDI voté en faveur de ce dispositif, en sachant bien toutefois qu'il s'agit non pas d'un médicament mais d'un pansement qui n'apportera malheureusement aucune solution de fond à la crise économique.

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