Au cours de nos travaux, nous avons réalisé trente-six auditions et effectué trois déplacements : aux Galeries Lafayette, au château de Fontainebleau ainsi qu'à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Cela nous a permis d'établir un état des lieux et de formuler des propositions susceptibles d'améliorer la situation.
Le premier constat établi est que le tourisme international est en plein essor, mais que la France n'en profite pas assez. Ce secteur n'est pas touché par la crise puisque, en l'espace de vingt ans, le nombre de touristes internationaux dans le monde est passé de 527 millions à 1,138 milliard. Cet essor est principalement lié au dynamisme de la demande des pays dits « BRICS » – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud –, qui représentent aujourd'hui 20 % du PIB mondial contre 10 % dans les années 2000. Leur développement économique a favorisé l'émergence d'une classe moyenne aisée qui aspire aux loisirs et à la consommation.
Certes, la France reste la première destination touristique au monde avec 83,7 millions de touristes étrangers, mais ce chiffre a stagné en 2014 alors que le nombre de déplacements touristiques internationaux a augmenté de 4,7 % dans le monde. En outre, bien que notre pays demeure en tête des pays de destination, il ne se situe qu'en troisième position pour les recettes du tourisme international, distancé par les États-Unis et l'Espagne. La France est, par ailleurs, largement concurrencée par de nouvelles destinations touristiques telles que l'Amérique du Nord, l'Asie du Sud-Est, l'Europe orientale et septentrionale.
Devant cette situation, il nous faut réagir car le tourisme est un secteur économique capital, représentant 157 milliards d'euros de recettes, dont un tiers provient des touristes étrangers, 11 milliards d'euros d'excédent pour la balance des paiements, 7 % du PIB, 1 million d'emplois directs et 2 millions d'emplois indirects non délocalisables. Les pouvoirs publics ont su se mobiliser en organisant en 2013 les Assises du tourisme, qui ont notamment donné naissance au Conseil de promotion du tourisme (CPT), créé à l'initiative du ministère des affaires étrangères. Pour la première fois, en effet, le Quai d'Orsay s'est vu confier le pilotage de la politique en faveur du tourisme, décision unanimement saluée par l'ensemble de nos interlocuteurs comme un signe de reconnaissance de la profession. Notre objectif est désormais de porter à 100 millions le nombre annuel de visiteurs étrangers.