Nous avions préconisé au sein du Groupe des fédérations industrielles (GFI) de concentrer les aides sur des exonérations de charges sociales non pas dans le secteur industriel, mais pour toutes les entreprises soumises à la compétition internationale. Le problème, c'est que cela est apparemment extrêmement compliqué.
Le CICE, tel qu'il a été conçu, n'est pas si mal que cela car il semble effectivement satisfaire tout le monde. Mais de grâce, concentrez-le sur les entreprises soumises à la compétition internationale ! Cela coûtera beaucoup moins cher à l'État et permettra d'aider les secteurs qui en ont effectivement besoin. Je vous renvoie au fascicule énonçant les douze propositions faites par le GFI avant les élections, dans lequel nous avons expliqué comment procéder.
Je souhaiterais également prolonger le propos de Gilles Benhamou : comment voulez-vous que nos entreprises soient les meilleures dans la compétition mondiale si le conflit y règne ? Ce qui fait leur force, c'est qu'elles ont des équipes soudées, prêtes à gagner des parts de marché ! Malheureusement, la France continue à fonctionner de manière idéologique en opposant constamment les patrons et les ouvriers ! Ce modèle n'existe plus dans les entreprises !
M. Marsac a évoqué le problème des fonds de pension : mais c'est au législateur qu'il revient de régler des situations aussi anormales, y compris pour les chefs d'entreprise qui sont alors victimes d'une concurrence déloyale. Mais ne raisonnez pas à partir d'exceptions ! Il y a, en France, 460 entreprises de plus de 1 000 personnes, sur 1,8 million d'entreprises qui emploient au moins un salarié. Et 1 000 entreprises font appel public à l'épargne. Or les pouvoirs publics, et notamment les parlementaires, fondent trop souvent leur raisonnement sur les entreprises du CAC 40. Qui plus est, sur ces quarante entreprises, il y en a trente-neuf qui, la plupart du temps, se comportent bien, et une qui, de temps à autre, se comporte mal. C'est elle qu'il faut sanctionner ! Une entreprise sert à créer de la richesse sur un territoire pour la redistribuer autour d'elle. La mondialisation a certes fait évoluer la situation, notamment avec l'émergence de fonds de pension américains qui investissent en France dans le seul but d'en extraire un maximum de richesse et de la redistribuer sur un territoire qui ne nous intéresse pas. Mais les entreprises apatrides n'existent pas ! Ce sont celles qui parmi nos entreprises doivent conquérir des marchés à l'étranger pour continuer à créer de l'emploi en France qu'il faut soutenir ! Et je le répète : partout dans notre pays, les chefs d'entreprise se comportent normalement avec leurs collaborateurs, sans quoi leur équipe ne pourrait fonctionner.