Intervention de Lionel Baud

Réunion du 6 décembre 2012 à 9h30
Mission d'information sur les coûts de production en france

Lionel Baud, président du Syndicat national de décolletage, SNDEC :

En Allemagne, dans le secteur automobile, les clients et les fournisseurs savent travailler ensemble. Ils ont été capables d'organiser de véritables filières, dans lesquelles prévaut une solidarité, d'ailleurs visible en temps de crise : les constructeurs allemands privilégient les entreprises sidérurgiques allemandes.

Nous ne disposons pas, en France, de filières bien organisées. On parle non pas de « clients » et de « fournisseurs », mais de « donneurs d'ordres » et de « sous-traitants ». C'est significatif. Vous pouvez aisément imaginer les relations qui en découlent entre les entreprises, ce qui a d'ailleurs suscité des débats.

Le précédent gouvernement avait pris des initiatives, notamment la création de la Plateforme de la filière automobile (PFA). Toutes les mesures de cette nature sont bienvenues. Il est indispensable que, dans chaque filière, tous les acteurs – clients, fournisseurs – soient représentés et puissent se parler. Dans le secteur automobile, les discussions ne doivent pas se résumer à des échanges entre les constructeurs et les fournisseurs de rang 1 ; elles doivent impliquer le réseau des fournisseurs dans son ensemble. Il convient que tous réfléchissent ensemble à la stratégie de la filière. Beaucoup d'efforts restent à faire dans ce domaine. L'absence de véritables filières constitue un handicap important pour la France par rapport à ses concurrents.

S'agissant des banques, les contraintes réglementaires et les nouveaux indicateurs imposés par les règles de Bâle III ne laissent pas d'inquiéter les PME. L'Allemagne, qui fait de l'accès de ses PME au crédit une priorité, a pris position : si ces critères dits de Bâle III ne sont pas modifiés, les banques allemandes ne seront pas tenues de les respecter. Et il en va de même d'ailleurs pour les banques américaines. En France, au contraire, on envisage de respecter les critères de Bâle III. Nous devrions pourtant adopter une position ferme et faire valoir que les banques doivent continuer à financer le tissu industriel. À défaut, les répercussions vont s'avérer sérieuses pour les PME.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion