Intervention de Jean-François Lamour

Séance en hémicycle du 13 décembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

Ce seul exercice aurait dû concentrer tous vos efforts, tous nos efforts.

Mais vous vous êtes dispersés. Vous êtes allés voir les uns et les autres, d'abord avec des promesses puis avec les derniers chèques que vous pouviez tirer sur l'argent des Français, tant et si bien que vous avez perdu de vue ce qui devrait être votre seul objectif en cette période de grandes difficultés économiques : retrouver l'équilibre budgétaire et relancer la compétitivité de notre pays.

Lorsque, vous réveillant de vos rêves de grand soir, vous avez fait face à la dure réalité, il n'est pas une pirouette, pas une acrobatie que vous n'ayez tentée pour vous remettre en selle : d'abord une volte-face, jamais vue sur ces bancs, lorsqu'on vous entendit défendre la hausse de la TVA que vous aviez vous-même combattue puis abrogée ; puis une rafale d'impôts nouveaux, déposés comme si de rien n'était, par voie d'amendements, vendredi dernier encore, avec un total mépris du Parlement.

Si nous ne pouvons pas rejeter votre budget par le vote, nous pouvons malgré tout vous dire, au nom de ce peuple français qui vous adressera très certainement un sévère avertissement dans les urnes dimanche prochain, que votre méthode est inadaptée, voire calamiteuse.

En engageant des dépenses nouvelles, en augmentant les prélèvements obligatoires, vous avez gaspillé votre chance d'agir pour la compétitivité.

Votre crédit d'impôt est déjà renié par le contrat de génération, pour près d'un milliard d'euros, à moins que vous ne contredisiez la presse, monsieur le ministre. Nos concitoyens auraient été prêts à consentir un effort pour sortir notre économie de l'ornière et nous à vous aider à les convaincre. Or votre crédit d'impôt restera inscrit dans leur esprit comme le dernier de la longue série de coups que vous leur avez portés sur la tête depuis que vous êtes en place : fiscalisation des heures supplémentaires, taxation des retraites, réforme du quotient familial, hausse des droits sur le tabac et sur la bière, suppression du paiement au forfait, etc. Ne parlons pas de l'augmentation de la fiscalité du patrimoine et de l'instabilité dans laquelle vous plongez les entreprises.

Monsieur le ministre, je vous ai entendu dire que vous souhaitiez revenir en partie sur le plafonnement de la déductibilité des intérêts d'emprunt de 85 % à 75 % pour les partenariats public-privé déjà engagés. Le ferez-vous également pour les bailleurs qui utilisent le 1 % patronal et dont vous savez qu'ils se sont fortement endettés pour construire du logement intermédiaire ? Ce serait nécessaire et j'ai déposé un amendement demandant l'élargissement de ce principe à ces bailleurs.

Alors, mesdames et messieurs de la majorité, quand vous reviendrez nous voir, dans le courant du premier semestre 2013, avec une énième loi de finances destinée à corriger le tir de la toute première, nous serons là pour vous rappeler vos erreurs et pour tenter de vous empêcher d'en commettre de nouvelles.

C'est de votre bilan dont nous parlerons à ce moment-là. Vous ne pourrez plus nous répéter que nous sommes au pouvoir depuis dix ans ; vous aurez à répondre des mesures prises depuis le mois de juillet qui entraînent le pays dans une descente aux enfers, alors que nous souhaitons vraiment, les uns et les autres, sortir de cette crise. (Applaudissements sur les bancs des groupes Rassemblement-UMP et UMP.)

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