Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du 9 juillet 2015 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Il y a aussi des menaces et des incongruités. Les menaces sont importantes, parce qu’elles révèlent notre fragilité. Je ne reviendrai pas à la question de la Grèce, car nous avons eu un débat et nous en parlons sans arrêt. La menace sur les taux d’intérêt, quant à elle, n’est pas complètement absente. On voit bien la sensibilité de notre pays, en raison de son endettement, à une hausse des taux d’intérêt.

Les mesures d’économies, la Cour des comptes l’a rappelé à plusieurs reprises, sont très fragiles car elles ne reposent pas sur des réformes structurelles – même si vous en annoncez volontiers de temps en temps dans les médias, cela ne se traduit généralement pas dans la réalité. Il y a donc des risques de dérapage très forts.

Et puis il faut évoquer les transferts de charges : ils sont lourds pour les collectivités locales et pour les opérateurs.

Par ailleurs, j’ai noté une incongruité assez extraordinaire par rapport à ce qui était annoncé : l’augmentation du nombre de fonctionnaires. Je ne m’y attendais vraiment pas. Plus de 8 000 fonctionnaires nouveaux en 2016, c’est totalement à contresens de ce qu’il faut faire. Vous aviez, bon an, mal an, poursuivi notre politique de baisse régulière du nombre de fonctionnaires d’État, et puis, tout à coup, vous en revenez à vos vieux démons : vous explosez les compteurs en termes d’effectifs, et c’est évidemment un signe extrêmement négatif.

Il y a parfois des intentions, parfois des orientations mais, monsieur le secrétaire d’État, tout cela manque singulièrement d’action et aboutit à des finances publiques très fragiles et donc à une croissance économique de plus en fragilisée.

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