Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure générale, chers collègues, le débat d’orientation des finances publiques, s’il permet de tracer les indispensables perspectives de la politique budgétaire de la France, est aussi utile pour le Parlement que pour l’opinion car il donne l’occasion à la fois de réaffirmer le sens de l’action conduite dans ce quinquennat et de dresser objectivement des comparaisons.
S’agissant des perspectives budgétaires de l’État, cela a été dit par le secrétaire d’État et par plusieurs collègues, l’effort à la fois inédit et exigeant de réduction des déficits, en ligne avec nos engagements européens, se poursuivra sur la base non pas de coupes de crédits et de postes aveugles, génératrices de dysfonctionnements, voire de disparition pure et simple de services publics, mais sur une analyse rigoureuse de l’efficacité des dépenses et de l’ensemble des mesures d’optimisation à déployer.
Pour ce qui est du sens de l’action que nous conduisons pour le pays, sens dans lequel la trajectoire budgétaire doit être placée – car, même maîtrisée comme c’est enfin le cas aujourd’hui, une stratégie financière ne peut tenir lieu à elle seule d’orientation politique –, votre rapport préparatoire à notre débat de ce jour, monsieur le secrétaire d’État, montre la clarté et la constance des choix portés par notre majorité : mobiliser toutes les énergies pour l’emploi, conforter la reprise de la croissance, préserver notre souveraineté budgétaire et politique par la réduction du recours aux marchés financiers et, dans le monde nouveau qui est celui de notre temps, préserver, tout en le modernisant, notre modèle social, facteur à la fois de cohésion, de mieux vivre et, j’en ai la conviction, dès lors qu’il sait s’adapter – à l’image de la création prochaine de la prime d’activité –, facteur de compétitivité.
L’exercice du jour permet aussi des comparaisons, tout d’abord avec les mesures prises par certains de nos voisins européens pour réduire les déficits : licenciements dans la fonction publique, réduction des traitements, baisses des pensions et des minima sociaux, déremboursements massifs de soins et de médicaments. Il est intéressant de rappeler ces faits qui, par contraste, marquent la vacuité des accusations portant sur la prétendue austérité française et permettent, au contraire, de saluer les efforts réalisés par le Gouvernement pour préserver les outils de la redistribution et de la protection sociale.
Notre débat permet aussi la comparaison avec les gestions passées et avec celles qui pourraient être conduites demain par la droite si elle revenait aux affaires. L’honnêteté m’oblige toutefois à avouer que cette dernière comparaison, de nature prospective, est plus délicate tant les propos des leaders ou aspirants leaders de la droite sur le sujet des finances publiques sont, comme sur tant d’autres, contradictoires, pour ne pas dire irréconciliables.