En revanche, j’ai senti beaucoup de nuances entre les propos de M. Mariton, pour ne citer que lui, et les interventions qu’un certain nombre d’entre vous ont faites à la tribune – comme l’a dit Romain Colas, vos points de vue sont contradictoires, pour ne pas dire irréconciliables. Mais tout cela n’a que peu d’importance.
Madame Dalloz, vous avez procédé à un calcul des effectifs. Or ce calcul est présenté en page 9 du document complétant le rapport sur l’évolution de l’économie nationale et sur les orientations des finances publiques. Il est inutile de le refaire car il est parfaitement clair : 12 232 créations d’emplois sont prévues au sein des ministères dits prioritaires et 3 939 suppressions d’emplois dans les autres ministères. La différence se traduit par une création de 8 293 emplois, et non 18 000, comme vous l’avez dit. C’est parfaitement détaillé. On peut aisément vérifier l’exactitude de ce calcul.
Néanmoins, beaucoup d’entre vous ont évoqué le sujet des emplois ; on a parlé de stabilité, de non-stabilité, de renoncement. J’aurais aimé que quelques-uns d’entre vous assistent aux discussions que j’ai eues avec l’ensemble des ministres ou, à tout le moins, aux réunions que j’ai tenues à propos du nombre d’emplois au sein du ministère des finances ; vous avez pu observer que, s’agissant de ce ministère, 2 548 suppressions d’emplois sont prévues. Tous les ministres que j’ai rencontrés ont plaidé leur cause en affirmant que ce n’était plus possible, qu’ils étaient à l’os, que l’on avait déjà, au cours des deux dernières années, supprimé des emplois, que cela pouvait mettre en cause la qualité du service. Nous avons effectivement serré au maximum.
Il faut toutefois rappeler l’existence d’une grande nouveauté. La loi de programmation militaire prévoyait une diminution de 7 500 emplois entre 2015 et 2016. Cela, me semble-t-il, n’avait pas fait hurler grand monde : le texte avait été adopté en son temps en recueillant un assez large consensus. Compte tenu de la multiplication des opérations extérieures mais aussi des exigences de sécurité à l’intérieur du pays, il a été décidé de créer 9 700 emplois, ce qui se traduit par un solde positif de plus de 2 000 emplois. Nous avons toujours cherché, en maintenant les créations d’emplois dans l’éducation, la police et la sécurité, à avoir une stabilité globale. La création de 9 700 emplois est liée à l’inflexion sur la loi de programmation militaire. On reste même un peu en dessous de ce chiffre car on finit à 8 293 postes supplémentaires. C’est assumé, calmement, sereinement ; ce n’est pas un dérapage, ce n’est pas de la gabegie, c’est tout simplement un calcul au plus près, qui prend en compte un certain nombre de nécessités liées au terrorisme et à la situation internationale.
J’en profite pour redire un mot de la loi de programmation militaire. Monsieur Lamour, comme d’habitude, vous vous êtes fait le greffier du respect de la loi de programmation militaire.