Ce rapport arrive au bon moment, alors que l'attente de la société est forte en matière de développement durable.
Les circuits courts sont définis comme un mode de commercialisation des produits agricoles. J'estime qu'il faut aller bien au-delà : c'est aussi une question d'aménagement du territoire. D'ailleurs, de nombreux géographes nous alertent sur l'évolution de notre société qui appelle la nécessaire reterritorialisation de nos fonctionnements, autrement dit la prise en compte des bassins de vie, de production, de consommation. Cela n'est pas incompatible avec les objectifs de la politique agricole en matière d'exportation. Les circuits courts sont à même de satisfaire les besoins de nos territoires. Au-delà, nous avons le potentiel d'exporter vers d'autres territoires, mais aussi vers d'autres pays d'Europe et dans le monde. La notion de circuit court est intimement liée à celle de développement durable, qui offre des réponses économiques, sociales et écologiques.
Ainsi que l'a dit un collègue, la loi d'avenir pour l'agriculture et la PAC doivent permettre la mise en oeuvre de systèmes d'exploitation adaptés aux circuits courts. Finalement, quelle que soit la nature de l'exploitation, conventionnelle ou biologique, tout dépend du système d'exploitation.
Dans notre travail législatif, l'article 40 de la Constitution nous est opposé pour des raisons financières. Malheureusement, on ne défend pas suffisamment les circuits courts en mettant en avant leurs avantages financiers. Ainsi, les abattoirs ou les ateliers de découpe de proximité permettent-ils de réaliser des économies de transport.
Vous avez auditionné des représentants de lycées agricoles mais pas les maisons familiales rurales qui sont pourtant un exemple de circuit court de formation. La pédagogie de l'alternance permet, en effet, de mettre en permanence en lien formation théorique et pratique. Les programmes de formation doivent prendre en compte la question du développement durable et des circuits courts.