Monsieur le ministre, je vous remercie de cette présentation mais je vous avoue que j'ai envie de faire une intervention politiquement incorrecte, voire vaguement provocatrice – même si ce n'est pas mon genre – sur cette légende du « nucléaire en marinière ». Combien de fois a-t-on entendu, à propos de ce dossier Alstom-General Electric, raconter que le nucléaire est garant de la souveraineté du pays !
Nous savons pourtant certaines choses : 100 % de l'uranium utilisé dans nos centrales vient de l'étranger ; la majeure partie de cet uranium est enrichie à l'étranger et non pas par Areva sur le territoire national ; nos centrales nucléaires sont sous licence Westinghouse ; le couvercle de l'EPR est fabriqué au Japon. Plus tôt dans l'après-midi, Mme Gaymard nous expliquait que les turbines qui équipent les centrales nucléaires françaises ne sont pas toutes, loin s'en faut, fabriquées par Alstom. Nous savons aussi que pour construire les réacteurs du futur, nous envisageons de travailler avec les Japonais – Mitsubishi, par exemple – ou avec les Chinois. Pour l'EPR de Grande-Bretagne, nous allons chercher des financements chinois, voire saoudiens. Tout cela m'incite à vous poser une question…