Intervention de Philippe Duron

Réunion du 8 juillet 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Duron :

Le Président de la République vous a nommé à la tête du conseil de surveillance du nouveau groupe ferroviaire unifié qui résulte de la loi du 4 août 2014. Celle-ci a innové en instituant trois ÉPIC – établissements publics industriels et commerciaux. La séparation étanche entre le gestionnaire unique d'infrastructure (GUI) SNCF Réseau et l'opérateur de transport SNCF Mobilités répond aux exigences européennes. Un ÉPIC de tête parachève la construction de la nouvelle SNCF. Le choix d'une gouvernance articulée entre un directoire, chargé de l'exécutif, et un conseil de surveillance, s'il a pu surprendre dans une société publique, n'est pas de nature à vous poser problème car, vous l'avez rappelé, vous avez fait une large partie de votre carrière au sein du groupe PSA qui a choisi ce mode d'organisation.

Cette nouvelle instance, qui comprend notamment des représentants de l'État, des parlementaires et des représentants des régions, doit être comprise comme une instance stratégique, une instance garante de la cohérence du groupe et une instance de dialogue et de contrôle. Vous êtes, au sein de cet organe, le représentant de l'État actionnaire. La presse vous a présenté facilement comme l'arbitre entre SNCF Réseau et SNCF Mobilités : sans doute serez-vous plus que cela.

Vous avez largement et clairement précisé le rôle du conseil de surveillance. Pensez-vous pouvoir le façonner à l'image de celui d'un grand groupe industriel ou la nature de groupe public vous amènera-t-elle à innover ?

Le système ferroviaire français est paradoxal. Si, avec les TGV, il incarne l'excellence technique, il peut aussi perdre pied comme il l'a montré avec le déclin du fret ou, aujourd'hui, avec la dégradation des résultats des trains d'équilibre du territoire (TET). Comment vous paraît-il possible d'articuler les obligations de service public auxquelles les Français sont attachés et les exigences de résultat d'une entreprise ? Plus généralement, quel regard portez-vous sur la situation de l'entreprise ferroviaire six mois après votre arrivée ?

En réintégrant Réseau ferré de France (RFF) dans la nouvelle SNCF, on réintègre aussi une dette très dynamique que la réforme de 1997 avait cantonnée à l'extérieur de l'entreprise. Pensez-vous que cette situation soit durable sans poser de problème à l'entreprise ferroviaire ?

La SNCF, ce sont également 250 000 cheminots fiers de leur métier, attachés à leur histoire. Vous paraît-il possible de mobiliser cette culture professionnelle pour engager l'entreprise dans une démarche de modernisation, d'efficacité et de progrès ?

Les députés du groupe Socialiste, républicain et citoyen considèrent que votre grande expérience doit vous permettre d'inaugurer avec succès cette nouvelle fonction. Ils vous apporteront leur soutien.

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