Je sais enfin la crainte de certains maires, qui, peut-être, ne se font pas assez mutuellement confiance, devant la montée en force et parfois la montée en charge des EPCI. À ceux-là je veux dire une fois encore qu’ils sont les premiers relais de la puissance publique, qu’ils expriment des liens privilégiés entre les citoyens et notre République, et que la loi reconnaît leur rôle essentiel. Simplement, c’est ensemble, associés, qu’ils pourront faire plus et qu’ils pourront faire mieux.
Nos débats ont été longs : plus de trente jours. Le travail de vos rapporteurs et de vos commissions, ainsi que celui accompli en séance, a été précis et précieux : 5 000 amendements examinés, 1 000 adoptés.
Non sans difficulté, nous avons posé les grandes lignes de cette nouvelle organisation territoriale de la République.
Plus fortes, les régions détermineront les orientations pour le développement économique – tout le monde en convient. Elles ouvriront aux jeunes, comme à tous les créateurs, les portes de la recherche et de l’innovation. Elles assureront la cohérence entre les territoires, entre métropoles et territoires ruraux. Parce qu’il n’y a pas une France rurale d’un côté et une France urbaine de l’autre, mais une France qui a besoin, à égalité, de tous ses territoires.
Les élus régionaux, en concertation avec les élus des départements et avec ceux du bloc communal, auront une grande responsabilité. Le schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire et le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation ne sont pas des documents anodins. Il ne s’agit pas seulement de réécrire l’aménagement du territoire classique tel que Claudius-Petit l’avait conçu, il s’agit d’envisager des stratégies d’innovation dans un monde qui bouge, et qui bouge vite. Nous comptons sur les régions pour permettre ces innovations indispensables à la création d’emplois.
Ce sont là des avancées majeures. Cependant, rien de tout cela ne serait possible sans solidarité. Je l’ai dit des dizaines de fois dans cette assemblée et au Sénat : l’hyper-richesse côtoie encore l’hyper-pauvreté dans notre pays et ce n’est pas acceptable.
C’est pourquoi les grandes régions de demain seront des espaces de cohérence et de cohésion entre les territoires et entre les citoyens. Au-delà, peut-être des évolutions volontaires seront-elles possibles, à l’image de ce qui se passe à Lyon ou en Corse.