Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 15 juillet 2015 à 21h30
Consultation sur l'accession de la nouvelle-calédonie à la pleine souveraineté — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

…devrait donc se détacher de notre nation : un « sens de l’histoire », diront les laudateurs de la contrition ; un terrible renoncement pour tout patriote attaché à la France des cinq continents. L’idée d’une Nouvelle-Calédonie indépendante a presque trente ans : trente ans d’un processus inique, inconstitutionnel et antirépublicain, vu sous l’oeil bienveillant d’une ONU qui considère la Nouvelle-Calédonie comme un territoire à décoloniser.

Après les accords de Matignon de 1988, qui redécoupaient l’île en trois provinces pour octroyer un schéma territorial favorable aux indépendantistes, le gouvernement Jospin a conclu l’accord de Nouméa en 1998. Cet accord, organisant un référendum d’autodétermination d’ici à la fin 2018, était une préparation claire et nette à la séparation entre la France et son île du Pacifique. Le préambule de l’accord est explicite : « Il convient de faire mémoire de ces moments difficiles, de reconnaître les fautes, de restituer au peuple kanak son identité confisquée, ce qui équivaut pour lui à une reconnaissance de sa souveraineté, préalable à la fondation d’une nouvelle souveraineté ».

Nos dirigeants d’alors avaient certainement oublié de mettre à jour un logiciel de pensée resté ancré dans la fin des années 1950 : la Nouvelle-Calédonie n’était pas l’AOF, elle était – et demeure – la France. Mais pour effacer une histoire considérée comme sombre par l’esprit autoflagelationniste postcolonial, l’État français a écrasé des valeurs républicaines ; pour échapper au caractère inconstitutionnel, l’exécutif a dû réviser la Constitution. Ainsi, la Nouvelle-Calédonie peut désormais édicter des « lois du pays », un statut civil coutumier a vu le jour, mais surtout une citoyenneté calédonienne fut consacrée par l’article 4 de la loi organique du 19 mars 1999. La citoyenneté calédonienne, consubstantielle au corps électoral défini à l’article 218 de ladite loi, est clairement discriminante : le principe du suffrage universel s’en trouve violé, le principe d’égalité entre les citoyens bafoué. Comble : ce sont les mêmes qui défendent le droit de vote des étrangers en France et privent de droit de vote des Français en Nouvelle-Calédonie !

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