Intervention de François Brottes

Réunion du 8 juillet 2015 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Notre audition débute alors que se tient dans l'hémicycle un grand débat sur l'avenir de l'Europe. Mais l'avenir de l'agriculture en Europe est aussi un sujet majeur.

Je remercie M. Philippe Chalmin, président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, M. Francis Amand, médiateur des relations commerciales agricoles, Mme Virginie Beaumeunier, rapporteure générale de l'Autorité de la concurrence et Mme Annick Le Loch, membre permanente de notre commission qui vient d'être nommée présidente de l'examen des pratiques commerciales, de s'être mobilisés dans un délai de quarante-huit heures pour venir s'exprimer sur un sujet malheureusement d'actualité. Les éleveurs se plaignent de ne pas pouvoir être rétribués à la hauteur du minimum de leurs coûts de production, sachant qu'ils sont soumis à des contraintes sanitaires notamment.

Notre commission est au coeur des questions relatives à l'élaboration des prix. Il faut bien dire que lors de la loi de modernisation agricole nous avons un peu tout cassé. Nous avons dû nous y prendre à deux reprises pour corriger le tir en matière de constitution des prix. La dernière disposition en date visait à intégrer dans une renégociation entre les distributeurs et les producteurs l'évolution du coût des matières premières. Nous avons été également victimes, si je puis dire, du dumping social des pays voisins, notamment de l'Allemagne en ce qui concerne les abattoirs. Mais depuis que l'Allemagne a mis en place un salaire minimum, les choses évoluent plutôt dans le bon sens, la concurrence étant moins faussée.

Beaucoup de gens se demandent où vont les marges. Il y a une grande crispation parfaitement compréhensible de la part des producteurs.

M. Gosselin a demandé une mission d'information sur ce thème au président de l'Assemblée nationale. M. Bartolone ayant considéré que cette demande était du ressort de notre commission, il m'a demandé d'organiser rapidement un débat sur cette question d'actualité. Peut-être faudra-t-il créer une mission d'information. En tout cas, je pense que les représentants des organismes que j'ai convoqués peuvent nous éclairer sur toutes ces questions.

C'est volontairement que je n'ai invité ni la grande distribution ni les producteurs car il s'agit d'analyser la situation entre contrôleurs et observateurs. Je sais que les distributeurs et les producteurs regardent cette audition qui, comme chacun le sait, est publique.

Monsieur Amand, êtes-vous un médiateur comblé et serein ou, au contraire, pensez-vous que les tensions qui s'expriment ont des fondements qui malheureusement ne trouvent pas aujourd'hui l'écho qui conviendrait pour rassurer les producteurs ?

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