Monsieur le président, à vrai dire je ne me demande pas si les tensions qui s'expriment ont un fondement. Je ne fais que constater que les tensions existent et je m'efforce de les réduire.
Elles existent, c'est manifeste. Elles se sont d'ailleurs exprimées de manière assez brutale la semaine dernière, ce qui n'est pas vraiment la meilleure méthode pour progresser de manière intelligente en vue d'aboutir à un consensus. Elles se sont exprimées très fortement dans la filière laitière il y a quelque temps – je crains qu'elles ne le fassent à nouveau cet été – puis dans la filière porcine et maintenant dans la filière bovine.
Peu importent les raisons qui conduisent à des tensions, même si nous essayons de documenter les revendications des uns et des autres. Je suis là pour essayer de trouver des accords entre les différentes parties prenantes.
Je sors d'ailleurs à l'instant d'une réunion du comité de suivi des engagements qui avaient été pris le 17 juin devant le ministre pour la filière bovine. On a pu constater que si le relèvement des prix payés aux éleveurs qui avait été envisagé n'est pas aujourd'hui à la hauteur de ce qui était prévu – un relèvement de 5 centimes par semaine pendant plusieurs semaines avait été programmé – un mouvement est en train de se produire. Les choses se mettent en place et les engagements sont relativement bien respectés, compte tenu des délais de construction du dispositif. C'est donc encourageant. Reste à savoir si nous pourrons consolider ce mouvement.
C'est difficile parce que la filière est compliquée : il y a à la fois des éleveurs, des grossistes en bestiaux, des transformateurs – au lieu de construire un produit, ils détruisent de la viande, les différentes pièces issues du boeuf connaissant une grande disparité de valorisation –, enfin des distributeurs qui ont chacun leur modèle de négociation. De plus, il faut trouver des accords sans enfreindre les règles de la concurrence. La position du médiateur est très intéressante et très stimulante mais aussi très compliquée parce qu'il ne faut pas exposer les différentes parties prenantes de l'accord à un risque trop important de condamnation par l'Autorité de la concurrence. Il faut donc savoir jusqu'où ne pas aller trop loin, ce que l'on arrive à faire.