En fait, dans le milieu agricole il y a de très grandes disparités de situations. Si la moyenne est satisfaisante, il y a toujours 10 à 15 % d'éleveurs qui ne s'en sortent pas pour diverses raisons, parfois parce qu'ils sont mauvais. Je le dis peut-être un peu brutalement : on n'a pas vocation à maintenir sur le marché ceux qui sont mauvais. Il n'est pas anormal que les marchés fassent leur propre discipline. Parfois ils sont très bons mais ils sont dans des situations d'endettement, notamment quand ce sont de jeunes agriculteurs. Ceux-là, il faudrait pouvoir les garder parce qu'ils sont l'avenir de l'agriculture française. Notre jeu est assez compliqué : d'un côté, il ne faut pas faire payer aux consommateurs français via les distributeurs et les industriels les inefficacités de l'amont ; de l'autre, il faut réfléchir à moyen terme et sauvegarder les meilleurs.
On prête beaucoup à la distribution. Les négociations sont rugueuses mais, depuis le 18 juin, la distribution a joué le jeu. Elle a accueilli les demandes de hausses tarifaires que demandaient les fournisseurs dans la mesure où ces mêmes fournisseurs étaient censés acheter plus cher. Les distributeurs n'ont même pas demandé à leurs fournisseurs de prouver qu'ils avaient acheté plus cher. Ils ont seulement vu que la cotation avait progressé.