Intervention de Yves Daniel

Réunion du 8 juillet 2015 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Daniel :

Madame, Messieurs, je vous remercie pour vos exposés qui font suite à une audition du président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL). Nous y retrouvons un peu les mêmes propos.

Nous avons souhaité organiser une table ronde car il nous semblait important de faire le point assez rapidement après la disparition des quotas laitiers et la mise en oeuvre des outils de régulation.

Monsieur Amand, vous avez dit : c'est compliqué. Vous avez raison. Nous sommes loin de connaître dans le détail le fonctionnement de toutes les filières agricoles. Le président François Brottes, que je remercie d'avoir organisé cette table ronde, a indiqué qu'il n'avait pas invité les producteurs. Comme je suis député de Bretagne mais aussi paysan, je veux vous dire que la question de la transparence est très importante. L'agriculture et le secteur agroalimentaire sont fondés sur la nature, c'est-à-dire le vivant, et contraints par un élément que l'on ne maîtrise pas : le climat. Dès lors, vous avez raison : c'est compliqué.

Avez-vous intégré tous ces paramètres pour créer des outils de communication, des outils pédagogiques qui facilitent la compréhension des choses ? Si nous ne disposons pas de tous les outils nécessaires à la transparence dans cette période de mutation, nous ne pourrons pas parvenir à la vérité des choses. Il existe des produits dérivés dont on ne parle pratiquement jamais. Je prendrai l'exemple de la filière du cuir. Pour avoir participé à l'audition des représentants de la Fédération nationale française du cuir, je me suis rendu compte qu'ils n'intégraient le cuir dans la filière qu'à partir de l'abattage. Ils ont expliqué que la valorisation du cuir est comprise dans le prix d'achat de l'animal à la ferme, ce qui est totalement faux. Il faut prendre également en compte de nombreux produits dérivés, par exemple les produits cosmétiques et médicinaux.

Des outils sont à notre disposition pour créer les conditions de la transparence. Je pense en particulier aux centres de gestion. Comment utilise-t-on leurs chiffres qui sont réels ? À côté de ces chiffres, il existe des indicateurs. Il faut créer un lien entre les activités agricoles et les équipements matériels des exploitations. Lorsque l'on écoute ce que nous disent les vendeurs de tracteurs, de matériels, on s'aperçoit que tout n'est pas dit et que l'on a besoin de déceler la vérité.

Lorsque l'on dit que les agriculteurs ne gagnent pas leur vie, qu'ils ne peuvent plus dégager un revenu, il faut avoir à l'esprit qu'il y a une grande diversité de situations qu'il va falloir analyser.

Vous avez indiqué que c'est le consommateur qui profite de la situation. Je ne sais pas si l'on peut dire les choses de cette façon. La plupart du temps, une augmentation du prix des produits, même très faible, peut avoir de grandes conséquences positives sur la marge du producteur ou des filières. Cet aspect mérite d'être approfondi.

On parle beaucoup de contractualisation. Considérez-vous que le travail que vous nous présentez peut nous permettre d'engager cette mutation ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion