Intervention de Frédérique Massat

Réunion du 8 juillet 2015 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Massat :

Je remercie nos invités d'avoir répondu au pied levé à cette invitation, puisque cette table ronde a été organisée très rapidement. Aujourd'hui plus qu'hier, il y a urgence. Nous avons tous été sollicités récemment par l'ensemble des agriculteurs français.

M. Daniel l'a dit, il y a effectivement plusieurs agricultures, plusieurs méthodes, plusieurs réseaux de commercialisation. Il y a aussi plusieurs revenus dans l'agriculture et plusieurs façons de l'exercer. Je suis élue d'un département de montagne qui est également confronté à des difficultés. Le problème, c'est qu'actuellement toutes les agricultures en connaissent. Si certaines ont pu être protégées à un moment donné, ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Je suis là pour être aussi la porte-parole des échanges que nous avons eus avec les agriculteurs. La table ronde que j'ai organisée avec eux s'est déroulée dans un respect total, sans heurts ni manifestation. Il est important de le dire pour ne pas stigmatiser une profession qui est actuellement confrontée à de nombreuses difficultés. Leurs demandes sont claires et nettes. Avez-vous des réponses à leur apporter ? Pour notre part, nous connaissons les limites de l'action publique dans ce domaine. La demande consiste à agir sur les prix. Vous l'avez dit, les prix n'ont pas augmenté depuis dix ans. Mais le consommateur s'en rend-il vraiment compte ? Si tout le monde est prêt à une augmentation des prix, certes modérée, il faut que ce soit le producteur qui en bénéficie et non des intermédiaires divers. Nous avons besoin d'une transparence totale sur la formation des prix et sur ce qui reviendra au final au producteur.

Nous comprenons tout à fait la colère des agriculteurs qui considèrent que les sanctions à l'encontre des distributeurs qui ont des pratiques commerciales abusives ne sont pas assez rigoureuses. Ils demandent également davantage de communication en ce qui concerne les sanctions, et des sanctions plus fortes de façon que cela fasse école. Ils veulent également une application réelle de la clause de renégociation. Nous n'avons peut-être pas assez de recul en la matière, mais il y a urgence.

Nous avons autour de la table ce soir une large palette des acteurs qui peuvent aider la représentation nationale à mettre en place des outils. Avez-vous les moyens de les mettre en oeuvre ? Les outils actuels sont-ils suffisants ? La contractualisation est un sujet lancinant. Le secteur agricole a bien conscience que c'est l'un des outils qui leur permettra de se structurer. La transparence sur la formation des prix est une demande forte des producteurs mais aussi des consommateurs.

Nous n'attendons pas de vous des miracles, mais de pouvoir avancer collectivement sur ces dossiers afin que le mal-être de nos agriculteurs disparaisse. Certes, les normes sont des contraintes, mais elles s'accompagnent d'une sécurité alimentaire qui représente une valeur ajoutée pour nos produits. Il faut communiquer sur ce point pour valoriser les produits. Le logo « Viandes de France » permettra certainement d'avancer. Il conviendra sans doute que le consommateur consente un effort pour que l'on aboutisse à un juste prix.

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