Je suis également d'accord. Mon expérience de la brigade, stationnée à trente kilomètres de chez moi, est un peu plus ancienne et mes échanges entre les militaires m'ont permis de constater une évolution négative : jadis, les Allemands s'adressaient aux soldats français en français, et vice versa ; désormais, seul l'anglais permet de se débrouiller, ce qui représente une dégradation de l'esprit originel de la BFA.
Comme Alain Marty, je me demande pourquoi continuer si la brigade ne sert à rien. Lorsqu'on l'a créée, on évoquait les prémices d'une armée européenne ; aujourd'hui, on est malheureusement toujours au même point. Les militaires de la BFA ont déjà été engagés conjointement dans des conflits, notamment dans les Balkans, mais les Français prenaient surtout en charge le volet offensif, et les Allemands, la « popote »… Dans les conflits actuels, l'armée française assure les missions véritablement militaires, nos homologues allemands, moins combatifs, se cantonnant à celles d'enseignement aux autochtones. Cette situation s'explique par la différence des doctrines d'engagement des forces de nos deux pays.
Je salue l'initiative qui nous a amenés à nous rendre sur place pour rencontrer nos homologues allemands. Il faudra la poursuivre car elle permettra peut-être d'améliorer la situation de la BFA. En effet, la vraie solution n'est pas militaire, mais bel et bien politique : les militaires s'entendent bien et travaillent ensemble ; à nous de donner à cette initiative nouvelle une chance d'aboutir à quelque chose de constructif.