Intervention de Philippe Vitel

Séance en hémicycle du 16 juillet 2015 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2015 à 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, mes chers collègues, « nous sommes en guerre contre le terrorisme, une menace qu’il faudra combattre dans la durée. Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, parce que c’est au fond une guerre de civilisation. C’est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons. » Si nous préférons pour notre part parler de guerre de la barbarie contre la civilisation plutôt que de guerre de civilisation, nous partageons totalement l’inquiétant tableau qu’a dépeint le Premier ministre Manuel Valls le 28 juin dernier.

Mais quant à savoir si le présent projet de loi d’actualisation de la programmation militaire contient les réponses aux terribles menaces évoquées, et cela sur un temps long, je réponds, comme la quasi-totalité des députés Les Républicains : non. De même, nous avions dit non il y a dix-huit mois à un projet de loi de programmation militaire qui nous semblait mettre en grand danger notre outil de défense, à un moment où il était évident que les menaces contre notre patrie et, de manière plus globale, contre l’Occident étaient de plus en plus fortes.

Et elles ont été effectivement de plus en plus prégnantes, comme en témoigne l’inexorable développement de Daech, aujourd’hui à 350 kilomètres des côtes européennes. Il a cependant fallu attendre le choc des attentats de janvier pour que les consciences se réveillent. C’est en effet à ce moment-là qu’a éclaté comme une évidence la faiblesse du volet prioritaire de notre défense, qui permet d’assurer la protection de nos concitoyens sur le territoire national.

Monsieur le ministre, dans les moments tragiques que nous vivons, il est de votre responsabilité d’obtenir les moyens de répondre à la triple exigence de concevoir un modèle capable de pérenniser nos capacités à l’extérieur, de reprendre pied sur le territoire national et de participer efficacement à l’encadrement des jeunes citoyens.

Lors du vote sur le projet de loi de programmation militaire, en décembre 2013, nous avions dénoncé une enveloppe financière en totale inadéquation avec les objectifs stratégiques définis par le Livre blanc. Tous les spécialistes s’accordaient à dire qu’il manquait à l’appel entre 10 et 15 milliards d’euros. Aujourd’hui, compte tenu de l’intensité de nos engagements en opérations intérieures et extérieures et des milieux hostiles dans lesquels nos troupes évoluent, ces évaluations ont été revues à la hausse : on considère désormais qu’il manque quelque 3 milliards d’euros par an pour faire le compte, soit 18 milliards sur la durée de la loi de programmation militaire.

À l’époque, nous ne comprenions pas, monsieur le ministre, votre volonté de réduire encore davantage le format de nos armées, en ajoutant une déflation de 24 000 postes aux 54 000 suppressions déjà programmées.

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