Intervention de Emmanuel Ledoux

Réunion du 17 juin 2015 à 17h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Emmanuel Ledoux, vice-président de la CNE :

Comme vous l'avez indiqué, la Commission s'est exprimée deux fois au sujet de la géothermie, dans son rapport numéro 5, sur la base des études présentées par l'Andra, et dans son rapport numéro 8, à la demande du Comité local d'information et de suivi (CLIS) du laboratoire souterrain de recherche sur la gestion des déchets radioactifs de Bure, qui nous avait demandé d'émettre un avis sur un rapport réalisé par un bureau d'étude suisse.

Trois questions concernant la géothermie portaient sur la qualité du réservoir : sa température – celle-ci n'est pas défavorable –, sa productivité et la qualité chimique de l'eau extraite. Si mes souvenirs sont exacts, le point essentiel de la polémique concerne la productivité du réservoir. Les opposants arguaient que l'Andra n'aurait pas donné des informations exactes à ce sujet. C'est un point que la Commission avait relevé dans sa première analyse. La qualité du réservoir n'était pas inférieure à celle constatée dans le centre du bassin parisien. La Commission s'était clairement exprimée, en indiquant que si l'on voulait faire produire le réservoir, les débits seraient suffisants. Toutefois, l'eau extraite ne serait pas particulièrement chaude et serait extrêmement salée, ce qui imposerait de la réinjecter dans le gisement. Or, réinjecter l'eau dans les grès du Trias pose d'importants problèmes hydrodynamiques et hydro-chimiques de colmatage. Tous les essais réalisés sur cette même formation dans le bassin parisien ont abouti à un échec. Ce point de vue avait été également endossé par l'IRSN. Il s'agit d'un gisement difficile à exploiter et peu intéressant.

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